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L'hypothèse d'une « année blanche » pour le budget 2026, visant à geler retraites et prestations, divise le gouvernement et les oppositions en France.

L’hypothèse d’une année blanche, consistant à geler retraites, prestations sociales ou barème de l’impôt sur le revenu pour générer des économies, suscite un vif débat au sein du gouvernement et des oppositions. Cette piste, qui circule comme un moyen d’atteindre les 40 milliards d’économies visés pour le budget 2026, est confirmée par certains membres de l’exécutif comme Laurent Saint-Martin. Selon ses défenseurs, une telle mesure aurait le mérite de « freiner et de refroidir la dépense publique » grâce à sa « simplicité », son « automaticité » et son « rendement très important » d’un point de vue comptable sur les économies budgétaires.

Cependant, l’idée d’une année blanche est fermement dénoncée par l’opposition. Éric Coquerel (LFI), président de la commission des finances, la qualifie de « très mauvaise solution », citant une étude de l’Institut des politiques publiques (IPP) qui estime son gain à « un peu moins de 6 milliards » avec des « effets récessifs (…) surtout pour les plus défavorisés ». Il privilégie un « gros nettoyage » dans les niches fiscales et une augmentation des impôts des plus riches et des grandes entreprises. François-Xavier Bellamy (Les Républicains) juge également qu’une « année blanche » serait « l’inverse de la bonne stratégie », appelant à s’attaquer à la dépense sociale. Sébastien Chenu (RN) y voit « une logique de coups de rabot » et un « impôt déguisé », prônant un changement de logique.

Le président du Medef, Patrick Martin, s’est également positionné contre cette solution, la considérant comme un « pis-aller » qui ne doit pas cacher une non-décision sur les dépenses structurelles de l’État. L’arbitrage sur le principe de l’année blanche n’est pas encore pris, et les chiffres des économies potentielles varient. L’IPP estime le gain à 5,7 milliards d’euros, tandis que d’autres chiffres évoquent 15 à 20 milliards d’euros. Même au sein du gouvernement, on reconnaît que cette mesure est un « one shot » qui ne résoudra pas durablement l’équilibre des finances, alors que le déficit public a atteint 5,8 % du PIB en 2024.