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Amnesty International dénonce la poursuite d'un « génocide des Palestiniens » à Gaza malgré un cessez-le-feu fragile. Le rapport détaille les restrictions d'aide et les déplacements forcés, tandis qu'Israël rejette ces accusations.

Amnesty International a publié un rapport choc ce jeudi 27 novembre, affirmant que le « génocide des Palestiniens » à Gaza se poursuit sans relâche. Cette déclaration intervient malgré un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas, entré en vigueur le 10 octobre. L’ONG souligne qu’en dépit de cette trêve, mise en œuvre sous la pression américaine, Israël continue de restreindre sévèrement l’entrée des denrées essentielles et le rétablissement des services vitaux pour la population civile.

Le rapport d’Amnesty International cite de nombreux témoignages d’habitants de Gaza et plusieurs études internationales, dont celles de l’ONU, pour appuyer ses allégations. L’organisation insiste sur le fait que l’aide humanitaire limitée ayant pu entrer dans la bande de Gaza ces dernières semaines ne signifie ni la fin du génocide ni un changement d’intention de la part d’Israël. Le document évoque également le déplacement forcé de population et les insuffisances dans l’autorisation des évacuations médicales comme preuves supplémentaires de la poursuite d’un génocide.

Sollicité par l’AFP, le ministère des affaires étrangères israélien n’avait pas encore réagi à ces allégations en début de soirée. Par le passé, Israël a toujours rejeté « vigoureusement » les accusations de génocide, les qualifiant de « mensongères », « antisémites » ou « fabriquées de toutes pièces ». Ces accusations émanent d’Amnesty International, d’autres ONG de défense des droits humains, d’experts de l’ONU et même de certains pays comme l’Afrique du Sud, qui a porté l’affaire devant la Cour internationale de justice (CIJ).

Depuis le cessez-le-feu, au moins 345 Palestiniens ont été tués. Le conflit, déclenché par l’attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, a ravagé le territoire palestinien. L’attaque initiale a coûté la vie à 1 221 Israéliens, majoritairement des civils. En riposte, la campagne militaire israélienne a entraîné la mort de plus de 69 800 Palestiniens et blessé plus de 170 000, selon le ministère de la santé de Gaza, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU. Plus de la moitié des victimes sont des mineurs et des femmes.

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, met en garde contre une « illusion dangereuse d’un retour à la normale » que pourrait créer le cessez-le-feu. Elle conclut en affirmant que « le génocide perpétré par Israël n’a pas pris fin » et appelle le monde à ne pas se laisser « berner ».