
Le marché boursier, malgré une réglementation stricte, est toujours la cible d’escroqueries, comme l’a récemment illustré la suspension de la cotation de Mexedia par l’Autorité des marchés financiers (AMF) le 12 septembre. Cette décision fait suite à des soupçons de « manipulation de cours » durant l’été, employant une technique dite de la « bouilloire ».
La pratique de la bouilloire est une fraude boursière bien connue : un fraudeur identifie une action peu échangée, puis incite des particuliers à l’acheter en leur promettant des gains rapides, sans révéler qu’il détient lui-même des titres. L’engouement artificiel fait grimper le cours de l’action, permettant à l’escroc de vendre ses parts à un prix élevé. Le cours chute alors brutalement, laissant les victimes avec des titres dépréciés.
Les modes opératoires des fraudeurs évoluent constamment. Marianick Darnis Lorca, directrice des enquêtes de l’AMF, explique qu’« auparavant, les escrocs contactaient leurs victimes par téléphone ; aujourd’hui, ils utilisent les réseaux sociaux et les messageries privées, mais le principe reste identique ».
Selon le dernier rapport annuel de l’AMF, publié le 26 mai 2025, 30 enquêtes ont été ouvertes en 2024, principalement pour abus de marché, incluant opérations d’initiés, diffusion de fausses informations et manipulation de cours. L’AMF a par ailleurs précisé que le nombre de dossiers ouverts en 2025 devrait dépasser celui de l’année précédente, confirmant la persistance du phénomène.
Pour se prémunir contre ces arnaques, il est essentiel de rester vigilant face aux offres de rendements trop beaux pour être vrais et de vérifier systématiquement les sources des informations financières, surtout celles relayées sur les réseaux sociaux.






