
La maladie d’Alzheimer, qui touche plus d’un million de personnes en France, représente un défi majeur en matière de santé publique. L’annonce d’un nouveau médicament, le Leqembi (lécanemab), autorisé en Europe depuis avril dernier, avait suscité un grand espoir. Ce traitement, développé pour ralentir la progression de la maladie chez les patients au stade précoce avec des troubles de la mémoire légers, est commercialisé aux États-Unis depuis 2023.
Cependant, la Haute Autorité de Santé (HAS) a émis un avis défavorable quant à son remboursement en France, provoquant l’incompréhension des associations de malades et des médecins spécialistes. En effet, la HAS a refusé l’accès précoce au Leqembi en septembre 2025 et a maintenu cette position en novembre, estimant que le service médical rendu est « insuffisant pour justifier d’une prise en charge par la solidarité nationale ».
Les motivations derrière cette décision sont multiples. La HAS considère que l’efficacité du traitement sur les formes débutantes de la maladie est minime et son bénéfice sur la qualité de vie des patients n’est pas jugé suffisant. De plus, le Leqembi présente des effets indésirables potentiels graves, tels que des œdèmes et des hémorragies cérébrales, qui nécessitent une surveillance médicale étroite avec des examens génétiques et des IRM régulières. Ces contraintes, couplées à un coût très élevé, ont pesé lourdement dans la balance.
Cette situation est d’autant plus difficile que les options thérapeutiques médicamenteuses pour les malades d’Alzheimer sont limitées en France, et qu’aucune n’est actuellement prise en charge par la collectivité depuis le déremboursement des traitements symptomatiques en 2018. La décision de la HAS soulève des questions sur l’accès à l’innovation et la recherche en France, et envoie un signal perçu comme très négatif par les patients et les professionnels de santé.






