
Le tribunal des activités économiques de Paris doit statuer ce lundi 4 août sur la restructuration financière d’Altice France, maison mère de SFR. Cette décision est cruciale pour le deuxième opérateur télécoms français, qui cherche à réduire son énorme dette de 24 à 15,5 milliards d’euros. En février, Patrick Drahi, fondateur d’Altice, a conclu un accord avec ses créanciers, parmi lesquels des fonds américains comme BlackRock, Pimco et Fidelity. Cet accord prévoit que ces créanciers acquièrent une participation de 45 % au capital d’Altice France, tandis que M. Drahi conserverait une part majoritaire de 55 %.
Pour valider cet accord, Altice France, qui compte 25 millions d’abonnés en téléphonie mobile et Internet fixe, a engagé une procédure de sauvegarde accélérée auprès du tribunal. Cependant, lors d’une audience le 22 juillet, le procureur a requis l’adoption du plan de restructuration mais a également demandé l’exclusion de trois entités clés d’Altice France : SFR SA, SFR Fibre et Completel.
La restructuration proposée par Altice France vise à réduire significativement son endettement et ses charges d’intérêts, tout en prolongeant les échéances de sa dette jusqu’à 2028/2033. Des créanciers d’Altice France Holding SA devraient recevoir un paiement en espèces d’environ 0,1 milliard d’euros, une participation de 14% dans le capital et de nouvelles dettes. L’enjeu est de taille pour Patrick Drahi, qui a bâti son empire via des acquisitions financées par l’endettement. Les créanciers ont accepté de soutenir le plan de restructuration, mais des tensions subsistent quant aux détails financiers.
Le dénouement de cette procédure est attendu avec impatience, car il déterminera la feuille de route financière d’Altice France pour les années à venir et l’avenir de SFR dans le paysage des télécoms français.