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Le succès de l'alternance en France est menacé par des réductions d'aides et une réforme de son financement. 65 000 postes pourraient disparaître d'ici fin 2025, rendant la recherche difficile pour les étudiants et impactant les entreprises.

Après avoir connu un essor remarquable depuis la pandémie de Covid-19, avec une augmentation des contrats signés dans le secteur privé de 290 000 en 2017 à 854 000 en 2024, l’alternance fait face à de nouveaux défis. Le financement de l’apprentissage est actuellement en pleine réforme, et les aides destinées aux entreprises ont été réduites en raison de leur coût élevé pour les finances publiques. Ces mesures, qui visent à mieux cibler les financements selon les besoins du marché du travail et à assurer la pérennité budgétaire du dispositif, sont entrées en vigueur progressivement depuis le 1er juillet 2025.

L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) prévoit la suppression de 65 000 postes d’alternants d’ici la fin de l’année 2025, marquant un tournant pour ce mode de formation. Les entreprises de moins de 250 salariés voient leur aide à l’embauche passer de 6 000 € à 5 000 €, tandis que celles de plus de 250 salariés bénéficient d’une aide de 2 000 €. De plus, une participation forfaitaire obligatoire de 750 euros est désormais demandée aux employeurs pour les contrats d’apprentissage de niveau 6 et 7 (Bac+3 et plus), couvrant une partie des coûts pédagogiques. Ces changements financiers pourraient avoir un impact significatif sur les décisions de recrutement pour la rentrée.

Cette situation rend la recherche d’alternance plus complexe pour les étudiants. En effet, de nombreux jeunes rencontrent déjà des difficultés pour trouver une entreprise. Selon une étude de l’Apec, 67 % des étudiants de l’enseignement supérieur ont déclaré avoir rencontré des difficultés à trouver un contrat d’apprentissage en 2025. Le Medef a même rapporté un recul des contrats d’apprentissage de 20 à 30 % depuis le début de l’année, avec une offre inférieure à la demande. Face à ces obstacles, certains étudiants pourraient se tourner vers des stages ou des services civiques, des dispositifs qui offrent également une première expérience professionnelle et sont souvent valorisés par les employeurs.

Ces ajustements soulèvent des questions importantes pour les entreprises et les futurs alternants. Les chefs d’entreprise et responsables RH doivent revoir leur politique de recrutement, potentiellement en privilégiant les métiers en tension. Quant aux étudiants, ils sont confrontés à une concurrence accrue, ce qui peut remettre en cause la validation de leur diplôme s’ils ne trouvent pas de contrat. Nous recueillons des témoignages sur ces défis. Si vous êtes concerné, n’hésitez pas à nous contacter par téléphone ou e-mail pour partager votre expérience. Votre anonymat sera préservé sur demande.