
La dégradation de la situation humanitaire à Gaza et la persistance du conflit israélo-palestinien pèsent lourdement sur la scène politique allemande. Historiquement traumatisée par le nazisme, l’Allemagne considère la sécurité d’Israël comme une « raison d’État », une position qui la place dans une situation délicate face à la crise actuelle.
L’annonce par le président français Emmanuel Macron de la reconnaissance prochaine d’un État palestinien a intensifié la pression sur le gouvernement de Friedrich Merz. Accusé de passivité, le chancelier fait face à une contestation croissante, y compris au sein de ses propres rangs. En réaction, la chancellerie a rapidement réaffirmé que Berlin n’envisageait pas une reconnaissance « à court terme » d’un État palestinien, renvoyant cette éventualité à un règlement négocié du conflit.
L’Allemagne, fidèle allié d’Israël, appelle pourtant à des mesures concrètes. Elle exige un cessez-le-feu immédiat, la libération de tous les otages, le désarmement du Hamas et la fin de la colonisation en Cisjordanie. De plus, Berlin insiste sur la nécessité pour Israël d’« améliorer immédiatement et de manière drastique la situation humanitaire catastrophique à Gaza ». Le gouvernement allemand s’est dit prêt à augmenter la pression si aucun progrès n’est fait sur ces points.
La position allemande est un équilibre délicat entre ses engagements historiques envers Israël et la nécessité de répondre à l’urgence humanitaire. Le ministre des Affaires étrangères allemand a également critiqué la stratégie israélienne à Gaza, qualifiant le refus de nourriture aux civils d’« inacceptable » et menaçant de suspendre les livraisons d’armements en cas de violations continues du droit international humanitaire. Cette divergence de vues souligne les tensions au sein de l’Europe sur la question israélo-palestinienne, l’Allemagne se distinguant de certains de ses partenaires européens sur la question de la reconnaissance de l’État palestinien.