
En 2015, Mustafa Habash, 29 ans, a fui la Syrie par la « route des Balkans » pour arriver en Allemagne. Aujourd’hui, il travaille dans une entreprise textile à Burladingen, Bade-Wurtemberg, qui lui a offert logement, formation professionnelle et cours d’allemand. Son parcours est emblématique des défis et des réussites de l’intégration des réfugiés en Allemagne.
Le 31 août 2015, la chancelière Angela Merkel prononçait le célèbre « Wir schaffen das » (« nous y arriverons »), exprimant sa confiance dans la capacité de l’Allemagne à intégrer les centaines de milliers de réfugiés syriens. Cette phrase, qu’elle décrit dans ses Mémoires comme lui ayant « explosé à la figure », continue de résonner une décennie plus tard dans le débat politique allemand.
Le candidat et actuel chancelier Friedrich Merz a régulièrement contesté cet optimisme. Le 20 janvier, il déclarait « Nous n’y arriverons pas » lors de sa campagne législative, marquée par des attaques meurtrières attribuées à des personnes issues de l’immigration. Le 13 juillet, lors de son interview d’été, il a réitéré : « Nous n’y sommes manifestement pas parvenus », cherchant à se distancier de l’héritage de sa prédécesseure.
La droite allemande attribue à la politique d’Angela Merkel la montée de l’extrême droite. Au cours des dix dernières années, entre 2 et 3 millions de réfugiés sont arrivés en Allemagne, dont 1,1 million en 2015 et 2016, et plus d’un million d’Ukrainiens après 2022. Ces chiffres illustrent l’ampleur du défi d’intégration et continuent d’alimenter un débat complexe et polarisé en Allemagne.