
La Bourse de Francfort affiche une santé éclatante, avec le DAX 40 en hausse de +21,6% et le SDAX des petites capitalisations grimpant de +30% depuis le début de l’année. Ces performances remarquables interviennent malgré un contexte économique complexe pour l’Allemagne.
Marie Fournier, responsable du bureau français de Lupus Alpha, une société de gestion indépendante allemande avec 16 milliards d’euros sous gestion, souligne les défis rencontrés par l’économie outre-Rhin. Le choc énergétique de 2022, marqué par la fin du gaz russe bon marché et la hausse des taux, a fortement impacté le pays. Ce facteur s’est ajouté au ralentissement économique de la Chine, un partenaire commercial majeur, et plus récemment au revirement des États-Unis sous Donald Trump vis-à-vis de l’Europe. Ces éléments ont entraîné un PIB en berne et mis à mal les petites capitalisations, rendant la « machine cassée » selon Marie Fournier.
Cependant, l’arrivée du gouvernement du chancelier Friedrich Merz, perçu comme « pro-business », a insufflé une nouvelle dynamique. Son objectif est de « mettre en place une stratégie pour relancer la souveraineté économique et doper la croissance, en Allemagne et par ricochet en Europe ». Cette approche vise à stimuler l’économie et à renforcer la position de l’Allemagne sur la scène mondiale, malgré une période de croissance atone qui persiste depuis plusieurs années.
La reprise des marchés boursiers allemands en 2023, avec le DAX en hausse d’environ 20%, a été notamment soutenue par la réouverture de la Chine et les mesures de relance budgétaire en Europe. La capacité de l’Allemagne à s’adapter et à trouver des alternatives au gaz russe a également contribué à cette reprise, bien que les prix de l’énergie restent supérieurs aux niveaux d’avant-guerre.