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À l'approche de la fête nationale allemande, Bodo Ramelow, figure de Die Linke, a relancé le débat sur les emblèmes nationaux. Il propose une consultation populaire sur l'hymne et le drapeau, ravivant les tensions Est-Ouest et les réactions politiques. [12]

À l’approche de la fête nationale allemande du 3 octobre, commémorant la réunification du pays, les symboles de l’État se retrouvent au centre d’un débat politique. Bodo Ramelow, vice-président du Bundestag et figure du parti Die Linke, a récemment appelé à une remise en question de l’hymne national et du drapeau allemand. Son argument initial était que ces emblèmes ne faisaient pas consensus dans la partie orientale du pays.

Trois jours après ses déclarations controversées à la Rheinische Post, le député a clarifié sa position, affirmant qu’il ne s’agissait pas de supprimer ces symboles. Il a souligné que le drapeau noir-rouge-or représente les « couleurs de la liberté » et mérite d’être défendu. Son intention était plutôt d’envisager une consultation populaire sur ces questions, dans le cadre d’une éventuelle refonte de la Constitution allemande, conformément à l’article 146. Il a également évoqué la Kinderhymne, un poème de Bertolt Brecht, comme une alternative potentiellement plus consensuelle et moins « nationaliste », sans pour autant la proposer comme remplacement immédiat.

Bien que la majorité des Allemands accepte généralement le drapeau et l’hymne, ces symboles sont régulièrement remis en question par les extrêmes politiques, révélant des tensions persistantes sur l’identité nationale entre l’Est et l’Ouest. Le drapeau noir-rouge-or est perçu comme un emblème des valeurs démocratiques, notamment depuis son adoption par les manifestants est-allemands avant la chute du mur de Berlin.

L’hymne national, dont la mélodie a été composée par Joseph Haydn, fut adopté pour la première fois sous la République de Weimar. Après 1949, seule la troisième strophe, axée sur « l’unité, le droit et la liberté », a été conservée par la République fédérale d’Allemagne, une version maintenue après la réunification de 1990. Le passé de cet hymne, dont la première strophe a été détournée sous le régime nazi, demeure une source de malaise pour certains citoyens, en particulier dans l’ex-Allemagne de l’Est.

Les réactions politiques aux propos de Ramelow ont été vives. Carsten Linnemann (CDU) a alerté sur un risque pour la démocratie, affirmant que « nos symboles incarnent nos droits fondamentaux et notre État de droit ». Des élus d’extrême droite ont également profité de l’occasion pour s’immiscer dans le débat. Bodo Ramelow avait déjà soulevé cette question en 2019, suscitant alors une réponse de l’ancienne chancelière Angela Merkel, qui, ayant grandi en ex-RDA, avait exprimé son attachement à l’hymne tout en soulignant l’existence de problèmes plus urgents.