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Les principales organisations patronales françaises (Medef, CPME, U2P) demandent au gouvernement de renoncer à la baisse des allègements de cotisations sociales, craignant une « taxe sur l'emploi » et une menace pour les salaires futurs et l'activité économique.

Les trois principales organisations patronales françaises, le Medef, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et l’U2P (entreprises de proximité), ont conjointement exhorté le gouvernement à renoncer à toute diminution des allègements de cotisations sociales. Elles estiment que poursuivre dans cette voie équivaudrait à une « taxe sur l’emploi » qui impacterait directement les salaires futurs. Cette déclaration commune souligne une vive inquiétude face aux mesures envisagées pour réduire le déficit budgétaire.

La loi de financement de la Sécurité sociale 2025 avait déjà programmé une baisse de 1,6 milliard d’euros des allègements de cotisations patronales pour 2025 et 2026, des dispositifs qui avaient atteint près de 80 milliards d’euros ces dernières années. Or, une réduction supplémentaire de 1,5 milliard d’euros est désormais à l’étude pour l’année prochaine. Le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a même évoqué un doublement de ces baisses, atteignant 3 milliards d’euros en 2026, dans un contexte de recherche d’économies par le gouvernement.

Pour les organisations patronales, il s’agit du « pire message à envoyer » aux entreprises, particulièrement alors que les défaillances d’entreprises sont en hausse. Elles rappellent que ces coupes s’ajoutent à d’autres décisions déjà prises, telles que la contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises, l’augmentation de certaines contributions patronales sur les ruptures conventionnelles et la diminution des aides à l’apprentissage.

Cet appel intervient juste avant le vote du budget de la Sécurité sociale, qui s’annonce tendu pour le gouvernement de Sébastien Lecornu, malgré le soutien annoncé du Parti socialiste. Les enjeux sont considérables pour l’emploi et la compétitivité des entreprises françaises, qui voient dans ces allègements un mécanisme essentiel pour compenser un coût du travail élevé.