
Une étude menée par le CNRS met en lumière les **effets délétères des aliments ultra-transformés** sur la santé masculine, notamment sur la fertilité et la prise de poids. Les résultats sont jugés préoccupants, même lorsque l’apport calorique est équivalent à celui d’un régime non transformé. En France, on estime que 8 produits de supermarché sur 10 contiennent des aliments ultra-transformés.
Romain Barrès, directeur de recherche en épigénétique métabolique au CNRS et coauteur de l’étude publiée dans Cell Metabolism, souligne que le régime alimentaire des hommes a un impact souvent méconnu sur la **qualité de leurs spermatozoïdes**. L’étude a impliqué 43 hommes en bonne santé, âgés de 20 à 35 ans, soumis à deux régimes différents : l’un composé à 77 % d’aliments ultra-transformés, l’autre à 66 % d’aliments non transformés comme les fruits. Les plats étaient livrés aux participants, et les deux régimes contenaient le même nombre de calories.
Les conclusions de cette recherche sont alarmantes. Indépendamment de l’excès calorique, la consommation d’aliments ultra-transformés a entraîné une prise de poids significative (en moyenne 1,4 kg), une augmentation de la masse corporelle et une hausse du ratio LDL/HDL, un indicateur de risque cardiovasculaire. De plus, une **diminution des hormones** impliquées dans la reproduction, telles que la FSH et la testostérone, a été observée chez la majorité des participants. La qualité du sperme a également été affectée, avec une baisse notable du nombre de spermatozoïdes mobiles.
Les chercheurs suggèrent que ces effets pourraient être liés à la présence de polluants agissant comme des **perturbateurs endocriniens** dans les aliments ultra-transformés, ainsi qu’aux processus industriels, additifs et emballages. Cette étude renforce l’idée que la nature des aliments consommés est cruciale pour la santé, au-delà de leur simple apport calorique.