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Face à la persistance des migraines et l'inefficacité des traitements classiques, de nombreux patients se tournent vers l'alimentation. Régimes végétaux, anti-inflammatoires ou cétogènes, et l'évitement de certains déclencheurs potentiels, offrent une lueur d'espoir pour soulager ces douleurs intenses.

Face au calvaire silencieux que représentent les migraines au quotidien, de nombreux patients explorent une voie souvent sous-estimée : l’alimentation. Tandis que le paracétamol se révèle insuffisant pour un tiers des Français touchés, et que 60% d’entre eux jugent leurs maux de tête « difficilement supportables », la quête de solutions alternatives est primordiale. Des témoignages poignants, comme celui de Lila sur un groupe Facebook de migraineux, illustrent cette détresse : « C’est un cauchemar, aucun traitement de fond ne marche. » Devant ce constat, l’alimentation émerge comme une lueur d’espoir.

Le rôle exact de l’alimentation dans la survenue des migraines reste un sujet de débat scientifique, bien que certains aliments soient considérés comme des déclencheurs potentiels. Seulement 10% des patients migraineux seraient sensibles au facteur alimentaire. Néanmoins, des régimes spécifiques, tels que les régimes végétaux, anti-inflammatoires ou cétogènes, gagnent en popularité parmi les personnes souffrant de migraines. Fanny, une quadragénaire ayant souffert de violents épisodes migraineux depuis 2014, a vu sa vie transformée par l’adoption d’une alimentation végane, excluant viande, friture et produits transformés.

Bien qu’il n’existe pas de « régime antimigraineux » universel, certains aliments sont reconnus pour leur potentiel à prévenir les crises. Les poissons gras, riches en oméga-3 anti-inflammatoires, ainsi que les légumes verts à feuilles, source de magnésium, sont souvent recommandés. Le magnésium, notamment, a montré son efficacité dans la réduction de la fréquence et de l’intensité des migraines. Il est également crucial de maintenir une hydratation adéquate, car la déshydratation est un déclencheur fréquent de maux de tête.

En revanche, certains aliments et substances sont souvent cités comme des déclencheurs potentiels. L’alcool (en particulier le vin rouge et la bière), les fromages vieillis, le chocolat, les viandes salées (charcuteries), les poissons fumés, les produits fermentés et les aliments riches en glutamate de sodium sont fréquemment mentionnés. De plus, sauter des repas ou adopter une alimentation insuffisante peut augmenter l’incidence des migraines en raison de la baisse du taux de sucre dans le sang. Tenir un journal alimentaire peut aider à identifier les aliments spécifiques qui déclenchent les crises, bien que les réactions puissent varier d’une personne à l’autre et survenir jusqu’à 24 heures après la consommation.

En dépit de ces observations, certains experts soulignent que le rôle des aliments comme déclencheurs est parfois surestimé. Le professeur Hartmut Göbel, spécialiste de la migraine, suggère que la fringale pour certains aliments avant une crise pourrait être un symptôme, et non la cause. L’essentiel réside dans une alimentation saine et équilibrée, avec des apports réguliers pour maintenir la stabilité du cerveau des personnes migraineuses, très sensible aux changements.