
Un projet d’amendement visant à retirer la nationalité algérienne aux citoyens jugés déloyaux envers l’État, notamment ceux résidant à l’étranger, a été déposé au Parlement par le député Hicham Sifer du Rassemblement national démocratique (RND). Cette initiative, qui modifie l’ordonnance du 15 décembre 1970 relative à la nationalité algérienne, suscite de vives inquiétudes au sein de la diaspora algérienne.
Le projet de loi vise spécifiquement « tout citoyen qui commet à l’étranger des actes susceptibles de porter gravement atteinte aux intérêts de l’État, à l’unité nationale ou fait preuve de loyauté envers un autre pays tout en persistant à renoncer à sa loyauté envers l’État algérien ». Hicham Sifer a tenté de minimiser la portée de sa proposition, affirmant qu’elle ne cible pas la diaspora en particulier.
Ce n’est pas la première fois qu’une telle mesure est envisagée. Un projet similaire avait été enterré il y a quatre ans, après avoir provoqué une forte controverse. Le gouvernement algérien avait déjà annoncé en février 2021 la préparation d’un projet de loi portant sur la déchéance de la nationalité pour « tout Algérien qui commet à l’étranger des actes graves et préjudiciables aux intérêts de l’État et portant atteinte à l’unité nationale », mais celui-ci avait été abandonné en avril de la même année.
La proposition actuelle du député Sifer prévoit également la déchéance de la nationalité en cas de services rendus à un autre État avec l’intention de nuire aux intérêts de l’Algérie, ou de collaboration avec des forces militaires ou de sécurité étrangères. La nationalité d’origine pourrait être retirée, de même que la nationalité acquise, dans des cas similaires, même à l’intérieur du pays, avec des garanties de recours. Ce regain du débat sur la déchéance de la nationalité algérienne relance les préoccupations concernant les droits des citoyens algériens établis hors des frontières.






