Airbus-Boeing-competition
Airbus doit redoubler d'efforts face à l'influence de Donald Trump en faveur de Boeing et aux conséquences de l'arrêt de la production de l'A380, qui affecte notamment Emirates, un client clé.

Airbus doit redoubler d’efforts pour contrer l’influence de l’ancien président américain, Donald Trump, qui a activement promu Boeing auprès des monarchies du Golfe. Cette rivalité a été mise en lumière lors du Salon aéronautique de Dubaï. Christian Scherer, directeur commercial d’Airbus, a souligné la nécessité pour l’avionneur européen de compenser l’activisme pro-Boeing de Donald Trump. L’administration Trump a utilisé la diplomatie aéronautique pour stimuler les ventes de Boeing, notamment en proposant des tarifs douaniers élevés qui ont incité certains pays à acheter des avions américains pour les réduire.

Boeing a bénéficié de cette approche « America First », signant d’importants contrats avec des compagnies aériennes du Golfe. Par exemple, Qatar Airways a signé un contrat pour 160 avions Boeing lors d’une visite de Trump au Qatar. D’autres pays comme le Royaume-Uni, le Japon et l’Indonésie ont également intégré des Boeing dans leurs négociations commerciales avec les États-Unis. Parallèlement, Airbus doit faire face au ressentiment d’Emirates, la principale compagnie du Golfe, suite à l’arrêt de la production de son avion emblématique, l’Airbus A380.

L’A380, un superjumbo à deux ponts, n’a pas rencontré le succès escompté auprès de la majorité des compagnies long-courriers. La production de l’A380 a été officiellement arrêtée en 2019, avec la livraison du dernier appareil à Emirates en 2021. Emirates, qui opère la plus grande flotte d’A380, a dû revoir sa stratégie et s’est tournée vers des modèles plus petits et plus économes en carburant, tels que les A330neo et A350 d’Airbus, ainsi que les Boeing 777X. Cette transition vers des avions plus petits et plus efficaces a été un facteur clé dans la décision d’arrêter la production de l’A380.

Le Salon aéronautique de Dubaï de cette année a de nouveau souligné cette compétition intense. Emirates a notamment commandé 65 Boeing 777X supplémentaires, renforçant son engagement envers Boeing malgré les retards de livraison du modèle. Airbus a riposté en remportant un contrat avec Flydubai pour des A321neo, une compagnie traditionnellement fidèle à Boeing. Cependant, Airbus n’a pas réussi à obtenir de commande majeure pour son A350-1000 de la part d’Emirates, la compagnie attendant des améliorations au niveau des moteurs. Le marché de l’aviation est également marqué par l’émergence de nouveaux concurrents comme le chinois COMAC, qui a présenté son C919 au salon, cherchant à défier le duopole Airbus-Boeing.