AIEA-Rafael-Grossi-interview
Les inspecteurs de l'AIEA sont de retour en Iran pour la première fois depuis la suspension de la coopération en juillet, suite aux frappes contre les sites nucléaires iraniens. Cette reprise, bien que partielle, est cruciale pour la relance des négociations.

Des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sont officiellement « de retour en Iran », marquant une étape cruciale après la suspension de la coopération par Téhéran début juillet. Rafael Grossi, directeur général de l’AIEA, a confirmé cette reprise des inspections lors d’une interview sur Fox News le 26 août. Cette avancée intervient dans un contexte de tensions persistantes et de pourparlers renouvelés entre les puissances européennes et l’Iran.

La coopération avait été suspendue par l’Iran après les frappes israéliennes et américaines menées en juin contre ses installations nucléaires. Téhéran estime que l’AIEA a une part de responsabilité dans le déclenchement de ces attaques et avait voté une loi au Parlement bannissant toute collaboration. Cependant, le retour des inspecteurs ne signifie pas une reprise complète de la coopération, a nuancé Abbas Araghtchi, chef de la diplomatie iranienne, soulignant que « aucun texte définitif n’a encore été approuvé concernant le nouveau cadre de coopération avec l’AIEA ».

M. Grossi a insisté sur la nécessité des inspections, rappelant que l’Iran est membre du traité de non-prolifération nucléaire et possède de « nombreuses installations », certaines ayant été attaquées et d’autres non. Des discussions sont en cours pour définir les « modalités pratiques » de cette reprise des travaux. Le travail des inspecteurs est jugé « indispensable » par le patron de l’AIEA pour permettre des négociations sérieuses sur le programme nucléaire iranien.

Cette annonce coïncide avec la reprise des pourparlers entre Européens et Iraniens à Genève. Téhéran cherche à empêcher les Européens de réactiver à l’automne le mécanisme de rétablissement des sanctions internationales, prévu par l’accord nucléaire de 2015. L’Iran, qui dément vouloir se doter de la bombe atomique, insiste sur son droit à enrichir de l’uranium à des fins civiles.