
Ahmet Altan, écrivain et journaliste turc de renom, a affirmé qu’il n’y a «jamais eu d’État de droit ni de démocratie en Turquie». Accusé de soutien aux putschistes de 2016, son parcours rappelle étrangement celui de Boualem Sansal, avec des arrestations qualifiées d’arbitraires et des accusations «grotesques». Son expérience est consignée dans son livre Je ne reverrai plus le monde, textes de prison, publié en 2019, où il raconte son attente quotidienne d’une arrestation.
Le gouvernement de l’AKP, parti fondé par le président Erdogan, a justifié son incarcération par l’envoi présumé de «messages subliminaux» lors d’une émission de télévision, une allégation que beaucoup considèrent comme absurde. Cette affaire a débuté le 15 juillet, marquant le début d’une détention prolongée pour Altan. L’intellectuel turc est ainsi devenu un symbole de la répression des voix dissidentes en Turquie, un pays où la liberté d’expression est de plus en plus menacée.
L’histoire d’Ahmet Altan met en lumière les défis auxquels sont confrontés les opposants et les intellectuels en Turquie. Ses écrits et son témoignage dénoncent un système judiciaire instrumentalisé et une absence criante de libertés fondamentales. Son cas est devenu emblématique des atteintes aux droits humains et de la détérioration de l’État de droit sous le régime actuel, suscitant une large condamnation internationale et des appels à sa libération.