
La trajectoire d’Ahmed Al-Charaa, de la liste noire à la Maison Blanche, est un revirement spectaculaire. L’ancien djihadiste, autrefois cantonné à Idlib, est devenu le premier président syrien reçu dans le bureau Ovale, une évolution rendue possible par Donald Trump et les conseils de Mohammed Ben Salman.
Le 6 novembre, le Conseil de sécurité des Nations unies a levé les sanctions contre Ahmed Al-Charaa et Anas Khattab, son ministre de l’intérieur, reconnaissant leur éloignement du terrorisme. Les États-Unis ont rapidement emboîté le pas pour faciliter la visite du président syrien par intérim le 8 novembre.
Ce « pari » de Donald Trump en faveur d’une transition syrienne est louable, mais sa réussite dépend de la levée rapide des sanctions économiques imposées après la répression brutale du régime de Bachar Al-Assad. L’accord du Congrès est crucial pour permettre à la Syrie de se relever de ses ruines et d’améliorer les conditions de vie précaires de sa population.
Le nouveau pouvoir d’Ahmed Al-Charaa fait face à d’énormes défis, notamment la nécessité de trouver un *modus vivendi* avec la minorité kurde syrienne et de protéger les minorités alaouite et druze des violences sectaires. La résilience de l’État islamique, profitant du désordre post-Assad, est une autre source d’inquiétude majeure, nécessitant une coalition anti-djihadiste forte.
Les États-Unis, qui misent sur Al-Charaa, doivent maintenir leur présence dans l’est de la Syrie. Donald Trump doit également intervenir pour empêcher Israël de profiter de la situation pour étendre son influence au sud de la Syrie. La stabilisation de la Syrie est intrinsèquement liée au succès d’Ahmed Al-Charaa dans ces efforts complexes.







