La transition du modèle agricole actuel vers des pratiques plus durables rencontre de nombreux obstacles. La principale difficulté réside dans les freins économiques, car la rentabilité des exploitations est une préoccupation centrale pour les agriculteurs. Des investissements importants sont souvent nécessaires pour moderniser une exploitation ou changer d’orientation, ce qui peut être dissuasif, d’autant plus que les revenus agricoles peuvent être faibles. Au-delà de l’aspect financier, le poids des habitudes et le regard de la communauté représentent également des facteurs de blocage, le changement des comportements étant particulièrement difficile dans le quotidien.
Des verrous techniques subsistent, même si des organismes comme l’INRAE développent activement des solutions. Sur le terrain, une dynamique de changement est perceptible, mais elle nécessite l’implication de tout l’écosystème agricole. Le mouvement des coopératives agricoles, des acheteurs et de l’ensemble de la filière est essentiel pour sécuriser les changements de pratiques chez les agriculteurs. Les coopératives jouent un rôle clé en mutualisant les ressources, en offrant des conseils et en facilitant l’accès aux marchés et aux canaux de distribution, ce qui aide les agriculteurs à s’adapter aux nouvelles méthodes de production et à négocier de meilleurs prix.
La diversification des cultures est souvent citée comme le levier principal pour renforcer la résilience des exploitations face aux aléas climatiques et économiques. Cependant, cette diversification est freinée par l’absence de débouchés sécurisés pour certaines cultures comme la luzerne, le pois ou les lentilles. De plus, dans de nombreuses régions, les infrastructures de collecte et de stockage ne sont pas toujours adaptées pour accueillir ces nouvelles productions. Pour surmonter ces défis, il est crucial de développer des filières qui valorisent ces cultures diversifiées et de renforcer les infrastructures logistiques.
