
Cinq adolescents ont été mis en examen ce dimanche 14 septembre, trois jours après l’agression violente d’un policier de la Brigade anticriminalité (BAC) à Tourcoing (Nord). La scène, filmée et largement diffusée sur les réseaux sociaux, avait suscité une vive indignation.
La procureure de Lille, Carole Etienne, a détaillé les mesures prises : « Deux font l’objet d’une incarcération provisoire, deux sont sous strict contrôle judiciaire comportant notamment pour l’un un placement dans une structure à Douai et pour l’autre un éloignement en Loire-Atlantique. » Une mesure éducative judiciaire provisoire a été décidée pour le cinquième mis en examen, incluant des obligations et interdictions.
Gérald Darmanin, ministre de la Justice démissionnaire, a confirmé sur X que « Les deux auteurs présumés les plus impliqués dans l’agression violente du policier de la BAC de Tourcoing dorment en prison, en détention provisoire ». Le policier agressé intervenait le jeudi 11 septembre en fin d’après-midi avec deux collègues pour un vol de trottinette. Il s’agissait d’un cas de chantage et de harcèlement où un enfant subissait la domination d’une petite bande.
Plusieurs enquêtes avaient été ouvertes par le parquet de Lille, notamment pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique aggravées (en réunion et avec usage de la matraque du policier), pour le vol de trottinette avec menaces et intimidation, et pour la captation et diffusion de l’agression (phénomène de « happy slapping »). Le policier, père de famille de 45 ans et policier depuis 1999, a subi un nez cassé et une incapacité totale de travail (ITT) de cinq jours, réévaluable. Gérald Darmanin a dénoncé un « second scandale » concernant la diffusion des images de l’agression, déplorant que l’on puisse s’en « réjouir » et relançant le débat sur l’instauration de peines minimales pour les agresseurs de forces de l’ordre.