
Le tribunal correctionnel de Paris rendra sa décision ce 25 septembre dans l’affaire du présumé « pacte de corruption » entre Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi. Cette décision, attendue après une décennie d’instruction, pourrait marquer un tournant majeur pour l’ancien président français.
Les allégations initiales, proférées par Kadhafi lui-même en mars 2011 et étayées par un document de Mediapart, suggèrent que 50 millions d’euros libyens auraient financé la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. L’affaire, qui a débuté le 6 janvier, a mis en lumière des questions complexes de financement politique illégal.
Treize prévenus sont impliqués dans ce dossier, dont trois anciens ministres et deux figures du monde des affaires. Nicolas Sarkozy fait face à plusieurs chefs d’accusation graves : « recel de détournement de fonds publics », « corruption passive », « financement illégal de campagne électorale » et « association de malfaiteurs ».
Les peines encourues sont lourdes : jusqu’à dix ans de prison, 375 000 euros d’amende, une interdiction d’exercer toute fonction publique, et la confiscation des bénéfices de l’infraction. Le Parquet national financier avait requis, le 27 mars, sept ans de prison ferme, 300 000 euros d’amende, une inéligibilité, et l’interdiction des droits civiques, civils et de famille pendant cinq ans.
Cette affaire inédite pourrait potentiellement aboutir à une troisième condamnation judiciaire pour l’ancien chef d’État, ajoutant un chapitre significatif à son parcours post-présidentiel. Les enjeux sont considérables, tant pour la justice que pour la vie politique française.