
L’affaire Joël Le Scouarnec est de nouveau devant la cour criminelle du Morbihan. Une audience, qui a débuté ce lundi 3 novembre, vise à fixer le montant des indemnisations pour les centaines de victimes et leurs proches. Cette étape fait suite à la condamnation de l’ancien chirurgien de 74 ans, le 28 mai, à vingt ans de réclusion pour viols et agressions sexuelles. Les faits, commis entre 1989 et 2014, ont touché près de 300 patients, majoritairement mineurs au moment des agressions.
Les sommes cumulées des dommages et intérêts pourraient atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros. Une cinquantaine de dossiers seront examinés, avec quatre avocats prévoyant de plaider. Le Collectif de victimes de Joël Le Scouarnec a souligné l’importance de cette « nouvelle étape pour les victimes et co-victimes », visant à faire reconnaître les conséquences des actes de Joël Le Scouarnec sur leurs vies, incluant la souffrance endurée par les parents et proches.
D’autres audiences sont prévues, dont une le 4 décembre, et se tiendront « autant qu’il en faudra » en raison du nombre important de victimes, directes ou indirectes, a précisé Marie-Line Pichon de la cour d’appel de Rennes. Pour Cécile de Oliveira, avocate de parties civiles, ces indemnisations représentent une reconnaissance symbolique que la personne a subi un préjudice. Francesca Satta, une autre avocate, ajoute que ces sommes permettront à certaines victimes de financer des thérapies psychologiques qu’elles n’auraient pas les moyens de payer, un besoin parfois apparu avec le procès.
Les décisions de la cour criminelle concernant ces intérêts devraient être connues à partir de début janvier, avec des délais plus longs pour les dossiers nécessitant une expertise psychologique ou psychiatrique. Joël Le Scouarnec, lui, ne sera pas présent, étant représenté par ses avocats commis d’office, Corentin La Selve et Esther Prouzet. Si Joël Le Scouarnec n’a pas les capacités financières pour couvrir les indemnisations, les victimes pourront se tourner vers le Fonds de garantie des victimes (FGTI) via la Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (CIVI).







