
L’affaire Jeffrey Epstein continue de secouer la scène politique américaine, provoquant une fronde inédite au sein de la base électorale de Donald Trump. Le président, qui avait pourtant promis de faire la lumière sur cette affaire, se trouve désormais dans une position délicate, confronté à la déception de ses partisans qui s’interrogent sur son changement de stratégie.
Initialement, Donald Trump et ses alliés avaient alimenté les théories autour d’une mystérieuse « liste de clients » impliquant des personnalités influentes, promettant de dévoiler la vérité. Cependant, un rapport publié par le département de la Justice en juillet 2025, dirigé par Pam Bondi, proche du président, a douché ces espoirs en affirmant l’absence d’une telle liste et en concluant au suicide d’Epstein en 2019. Cette conclusion a semé le doute parmi les partisans de Trump, qui se sentent floués et trahis par leur champion de la transparence.
Le revirement de Trump est d’autant plus remarqué qu’il avait lui-même, par le passé, relayé des théories suggérant un complot autour de la mort d’Epstein et l’existence de cette fameuse liste. Face à la colère de sa base, notamment les partisans du mouvement MAGA, Donald Trump a d’abord tenté de minimiser l’affaire, la qualifiant de « canular » et accusant les démocrates d’en être à l’origine. Il a même critiqué ses propres supporters mécontents, les traitant de « faibles ». Toutefois, sous la pression, il a ensuite annoncé que la ministre de la Justice pourrait publier « tout ce qui est crédible » sur l’affaire, une concession jugée insuffisante par les « croyants » en un complot.
Cette situation est complexe pour le président, qui s’est construit une image de justicier luttant contre l’« establishment » et le « deep state ». Son amitié passée avec Epstein, bien documentée, notamment par des photos et des vols sur le jet privé du financier, refait surface, alimentant les doutes. Le Wall Street Journal a même relancé la polémique en évoquant un message signé de Trump dans un livre d’or pour les 50 ans d’Epstein en 2003. Ce scandale met en lumière une crise de confiance envers les institutions aux États-Unis, bien plus prononcée qu’en France, où 69% des Américains estiment que des informations sont dissimulées sur l’affaire Epstein. La gestion de cette crise par Donald Trump pourrait avoir des répercussions significatives sur sa présidence, car, comme le souligne l’enseignante Ophélie Roque, « à force de jouer avec les allumettes, il est possible que Donald Trump n’ait enflammé sa propre présidence ».