
Le 9 décembre 2025 marque une date critique pour le groupe industriel ACI (Alliance pour les compétences industrielles), car le tribunal des affaires économiques de Lyon doit se prononcer sur l’avenir de sa holding. Placée en redressement judiciaire depuis le 25 septembre, la maison mère pourrait entraîner dans son sillage plusieurs des quarante PME qui composent le groupe. La plupart de ces entreprises sont déjà en cessation de paiements, rendant la situation d’autant plus précaire.
L’enjeu est de taille : il s’agit de la pérennité de savoir-faire industriels cruciaux pour des secteurs stratégiques français tels que le nucléaire, l’aéronautique et la défense. Certaines de ces entités possèdent pourtant des carnets de commandes remplis. Au-delà des aspects purement économiques, c’est l’avenir de quelque 1 450 salariés, répartis sur tout le territoire, qui est en jeu.
ACI est le groupe fondé par Philippe Rivière, un industriel qui s’est fait connaître comme fervent défenseur de la souveraineté industrielle française. Ayant débuté sa carrière chez Aubert & Duval, il a ensuite passé plusieurs années en Asie avant de revenir en France pour créer ACI en 2019, avec Patrice Rives. Le groupe s’est développé rapidement par l’acquisition d’une quarantaine de PME industrielles, souvent en difficulté, avec l’objectif de reconstituer des chaînes de valeur complètes.
Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, avait été séduit par la vision de Philippe Rivière, mais a récemment suggéré que l’entrepreneur avait peut-être eu « les yeux plus gros que le ventre ». Les craintes autour d’une liquidation immédiate d’ACI avaient déjà mené à un rassemblement syndical fin novembre devant le tribunal de Lyon. Un sursis de deux semaines avait alors été accordé pour permettre la recherche d’un éventuel investisseur. Cependant, l’ambiance reste lourde, et l’issue de cette audience est attendue avec une vive appréhension par les salariés et les acteurs économiques.






