
Le Parti Socialiste, par la voix de son porte-parole Arthur Delaporte, a publiquement appelé Emmanuel Macron à prendre une position ferme concernant l’accord commercial récemment conclu entre les États-Unis et l’Union Européenne. Invité sur Sud Radio ce mardi, Delaporte a souligné la nécessité d’une « parole forte du Président de la République » pour influencer la situation. Selon lui, cet accord, qui impose des droits de douane de 15% sur les produits européens, ne doit pas être un « accord perdant-perdant ».
Le député du Calvados estime que la France doit « prendre la tête des pays européens qui sont contre » cet accord. L’impact de cette prise de position française dépendra cependant de ce que le Président dira lors du prochain Conseil européen. En attendant, les socialistes plaident pour une réunion des chefs de parti en France afin de définir une stratégie commune face à cet accord. Arthur Delaporte a insisté sur l’importance d’une « discussion démocratique à l’échelle du pays » pour, potentiellement, faire évoluer les choses au niveau européen. Il voit cette démarche comme la seule solution, notamment en raison de l’absence de majorité absolue en France, pour améliorer les termes de l’accord commercial.
L’accord, finalisé dimanche dernier, a provoqué une vague de réactions quasi unanime au sein de la classe politique française. Laurent Wauquiez, président des députés Les Républicains, l’a qualifié de « racket » et a déclaré que la France ne pouvait le tolérer. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et patron de LR, a dénoncé « une très mauvaise nouvelle pour l’Europe », y voyant un symptôme de sa « faiblesse et de sa dépendance malsaine vis-à-vis des États-Unis ». Olivier Faure, secrétaire du Parti Socialiste, a évoqué un « accord honteux », tandis que Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, a appelé la France à « refuser cette capitulation » plutôt que de se contenter de commenter sans agir.
Malgré ces vives réactions, Emmanuel Macron n’a pas encore commenté publiquement l’accord. Son Premier ministre, François Bayrou, a quant à lui qualifié ce jour de « sombre » pour l’Europe, estimant qu’elle « se résout à la soumission ».