
L’accord commercial tant débattu entre l’Union européenne et le Mercosur, prévoyant d’intensifier les échanges de biens tels que les voitures et les machines européennes contre du bœuf et de la volaille sud-américains, est de nouveau sur le devant de la scène. Alors que le monde agricole s’y oppose fermement, Emmanuel Macron a exprimé jeudi soir une position « plutôt positive » quant à son acceptation, tout en insistant sur la défense des intérêts français.
Le président français a déclaré en marge du sommet des chefs d’État précédant la COP30 à Belem, au Brésil, être « plutôt positif » mais rester « vigilant ». Il a salué l’écoute de la Commission européenne, qui aurait non seulement accepté des clauses de sauvegarde, mais aussi prévu des soutiens spécifiques pour l’élevage et un renforcement des protections du marché intérieur par l’union douanière. Ces clauses, qui devraient être acceptées par le Mercosur dans les prochaines semaines, permettraient une augmentation temporaire des droits de douane sur les produits agricoles importés en cas de préjudice pour l’agriculture européenne.
Macron a affirmé sa « cohérence » en rappelant qu’il avait jugé l’accord « non acceptable en l’état » par le passé. Selon lui, les modifications apportées rendent désormais le texte potentiellement acceptable. Cependant, cette position est loin de faire l’unanimité. La FNSEA, principal syndicat agricole, a dénoncé vendredi un « reniement total » du président et une « rupture avec l’agriculture française ». Arnaud Rousseau, son président, a fustigé cette déclaration faite « au cœur du territoire de nos concurrents agricoles », y voyant un « nouvel affront ». Il a appelé les eurodéputés français à s’opposer à cet accord « inacceptable ».
Malgré les réticences, le processus avance. Mercredi, après une rencontre entre le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la présidence brésilienne a annoncé leur disposition à signer l’accord lors du sommet du Mercosur, prévu le 20 décembre à Rio de Janeiro. Le texte, déjà adopté par la Commission européenne en septembre 2025, doit encore être approuvé par les 27 pays membres de l’UE pour entrer en application.






