
Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a annoncé un accord pilote pour un échange de migrants avec la France, dont l’entrée en vigueur est prévue dans les « prochaines semaines ». Ce pacte, qui requiert encore l’approbation de la Commission européenne avant sa signature, se fonde sur le principe du « un pour un ».
Keir Starmer a déclaré : « J’ai le plaisir d’annoncer aujourd’hui notre accord sur un projet pilote inédit : pour la première fois, les migrants arrivant par petits bateaux seront arrêtés puis renvoyés rapidement en France ». Il a précisé qu’« en échange de chaque retour », une autre personne pourrait venir au Royaume-Uni par une voie légale et contrôlée. Cette dernière devra au préalable exprimer son souhait de s’installer outre-Manche via une plateforme en ligne et justifier de liens avec le pays.
Seuls les individus « qui n’ont pas essayé d’entrer illégalement au Royaume-Uni » seront éligibles à cet échange, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse conjointe avec le président français, Emmanuel Macron, en marge d’une visite d’État de trois jours au Royaume-Uni. Le Premier ministre britannique s’est félicité de cet accord « révolutionnaire », soulignant que plus de 20 000 personnes avaient déjà traversé la Manche en petites embarcations durant les six premiers mois de 2025, soit une augmentation de près de 50 % par rapport à l’année précédente à la même période.
Le président français a quant à lui déploré une « incitation » à la traversée de la Manche depuis le Brexit en 2020, expliquant qu’il n’existait plus « aucun accord migratoire avec l’Union européenne ». Emmanuel Macron a estimé que ce projet pilote « exercera un effet très dissuasif sur le modèle des passeurs et sur les traversées ». Aucune précision chiffrée n’a été donnée concernant le nombre de migrants que cet accord pourrait concerner.
En outre, les dirigeants français et britannique ont affirmé que les plans de la coalition des pays volontaires pour garantir un futur cessez-le-feu entre Kiev et Moscou étaient « prêts », tout en appelant à accroître la « pression » sur la Russie. Emmanuel Macron a également appelé à une reconnaissance commune de la Palestine par Paris et Londres, la considérant comme la « seule » voie « conforme à une perspective de paix » entre Israël et les Palestiniens. Keir Starmer a réaffirmé la « politique de longue date » de son Parti travailliste et de son gouvernement de « reconnaître la Palestine dans le cadre d’un processus », mais a insisté sur la nécessité d’« obtenir un cessez-le-feu » à Gaza.