Après des semaines de négociations intenses, les États-Unis et l’Union Européenne ont conclu ce dimanche un accord commercial visant à abaisser la pression douanière. Cet accord prévoit une réduction des droits de douane à 15% pour la majorité des produits européens exportés outre-Atlantique, une baisse significative par rapport à la menace initiale de 30% . Plusieurs secteurs clés de l’industrie européenne bénéficient même d’une exemption totale, notamment l’aéronautique, les semi-conducteurs, et certains médicaments génériques .
L’industrie aéronautique européenne, dont Airbus est un leader mondial, avait été soumise à une taxe de 10% sur ses exportations vers les États-Unis depuis avril dernier. Elle obtient désormais une exemption totale de droits de douane, soit 0% . Cette mesure met fin à un litige de près de deux décennies entre Boeing et Airbus devant l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), simplifiant les opérations et réduisant les coûts pour les géants de l’aviation et leur chaîne d’approvisionnement mondiale . Les composants critiques tels que les moteurs, l’avionique et les aérostructures, qui traversent constamment l’Atlantique, verront leurs coûts réduits. L’accord inclut également une réduction des droits sur l’acier et l’aluminium, des matières premières fondamentales pour la construction aéronautique, bien que des divergences subsistent sur l’application de ces tarifs .
Le secteur des semi-conducteurs et des médicaments génériques bénéficie également de la suppression des droits de douane. Pour les produits pharmaceutiques en particulier, 43% des principes actifs de médicaments de marque proviennent de l’Union Européenne . La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a souligné que l’accord apporte une « certitude en des temps incertains », offrant ainsi stabilité et prévisibilité aux entreprises des deux côtés de l’Atlantique . L’UE s’est engagée à des achats massifs d’énergie et d’équipements militaires américains, incluant 750 milliards de dollars de gaz naturel liquéfié (GNL) sur trois ans pour diversifier ses sources d’approvisionnement et réduire sa dépendance envers la Russie .
Bien que cet accord de principe limite les tarifs à 15% pour la plupart des biens, y compris les automobiles, certaines ambiguïtés subsistent, notamment pour le secteur pharmaceutique où des enquêtes américaines distinctes pourraient encore influencer les droits de douane . De même, le sort des tarifs sur l’acier et l’aluminium, actuellement à 50%, reste un point de discorde, bien que l’UE propose un système de quotas et des réductions futures . Globalement, l’accord est perçu comme une étape cruciale pour stabiliser les relations commerciales transatlantiques et prévenir une guerre commerciale de grande envergure .
