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L'UE suspend ses représailles aux droits de douane américains suite à un accord commercial UE-USA. Les produits européens seront taxés à 15%.

L’Union européenne a annoncé, le mardi 5 août, la suspension de ses mesures de rétorsion face aux droits de douane imposés par les États-Unis. Cette décision fait suite à la conclusion d’un accord commercial entre Washington et Bruxelles le 27 juillet, à Turnberry, en Écosse, entre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président américain, Donald Trump. Au cours des derniers mois, l’UE avait pourtant préparé une liste de produits américains d’une valeur de 93 milliards d’euros, comprenant le soja, les avions et les voitures, qui auraient été taxés en l’absence d’un accord.

« La Commission a adopté la procédure juridique nécessaire pour suspendre la mise en œuvre de nos contremesures européennes », a déclaré Olof Gill, porte-parole de l’exécutif européen. L’UE n’exclut cependant pas de réactiver ces mesures si les tensions commerciales avec l’administration Trump venaient à ressurgir. Un responsable européen a d’ailleurs précisé que ces mesures étaient « mises au congélateur », mais qu’elles pouvaient « toujours être ressorties ».

Cet accord, scellé après des mois de négociations intenses, fixe des droits de douane de 15 % sur la plupart des produits européens exportés vers les États-Unis. Donald Trump avait initialement menacé d’imposer des taxes pouvant aller jusqu’à 30 % sur les produits européens à partir du 1er août, mais cet accord a permis d’éviter cette escalade. Les deux parties ont également convenu de lever réciproquement les droits de douane sur certains produits stratégiques, tels que les équipements aéronautiques, certains produits chimiques, les équipements pour semi-conducteurs, des produits agricoles spécifiques et des matières premières critiques. Selon la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, les détails de cet accord devraient être finalisés « dans les prochaines semaines ». Elle a reconnu que le taux de 15 % n’était « pas négligeable », mais qu’il représentait « le mieux que l’on pouvait obtenir » dans ce contexte.

En outre, l’accord prévoit que l’UE s’engage à investir au moins 600 milliards de dollars aux États-Unis d’ici 2029 et à acheter pour 750 milliards de dollars de produits énergétiques américains sur trois ans, incluant notamment du pétrole et du gaz naturel liquéfié. Ces engagements visent à garantir des relations commerciales et d’investissement stables, tout en respectant la souveraineté réglementaire de l’UE et en protégeant des secteurs agricoles sensibles.