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Le Medef et la CPME alertent sur l'explosion du coût de l'absentéisme. Le patronat propose des mesures chocs, dont l'instauration de jours de carence et le renforcement des contrôles, pour limiter l'impact sur les entreprises et redresser les comptes de la Sécurité sociale.

Les organisations patronales, le Medef et la CPME, ont récemment tiré la sonnette d’alarme concernant l’augmentation des arrêts maladie et leur coût pour les entreprises françaises. Ces initiatives interviennent alors que le gouvernement doit présenter ses pistes pour réaliser 40 milliards d’euros d’économies. En 2023, le régime général de la Sécurité sociale a versé 10,21 milliards d’euros pour les indemnités journalières liées aux arrêts de travail pour maladie ordinaire. Cette somme a progressé en moyenne de 6,4 % par an entre 2019 et 2023, contre 2,9 % sur la décennie précédente.

Le coût total de l’absentéisme pour les entreprises françaises est estimé à 25 milliards d’euros par an, soit environ 3 500 euros par salarié, ou près de 7% de la masse salariale. Il est également mentionné que l’absentéisme représente l’équivalent de 7 salariés absents en permanence pour une entreprise de 100 salariés. Au-delà des coûts directs, le présentéisme, où les employés sont présents mais moins productifs en raison de mal-être ou de maladie, engendre aussi des pertes importantes estimées à 2 740 euros par employé annuellement.

Face à cette situation, le Medef a formulé plusieurs propositions. Il suggère notamment d’interdire aux employeurs de rémunérer les jours de carence non indemnisés par la Sécurité sociale à partir du troisième arrêt de travail au cours d’une année civile. Cette mesure vise à contrer les arrêts courts et répétitifs, jugés très perturbants pour l’économie des entreprises. Le Medef estime que 6,5 milliards d’euros d’économies pourraient être réalisés dès le budget de la Sécurité sociale pour 2026 en renforçant le contrôle de l’absentéisme, notamment dans le secteur public.

De son côté, la CPME insiste sur la nécessité d’une « réforme urgente de l’assurance-maladie » pour endiguer le déficit de la Sécurité sociale, qui a atteint 18,2 milliards d’euros en 2024. Parmi ses propositions, la CPME préconise l’instauration de trois jours de carence dans le secteur public comme dans le privé, ainsi que le renforcement du contrôle des prescriptions médicales et un meilleur encadrement des conditions d’arrêt en collaboration avec la médecine du travail. L’organisation patronale souhaite également lutter contre les fraudes et les arrêts injustifiés, et doubler les franchises médicales afin de responsabiliser davantage les assurés.