
Pierre-Louis Bras, président du Conseil d’orientation des retraites (COR), quitte ses fonctions après neuf ans à la tête de l’institution. Cette annonce, relayée par Matignon, intervient dans un contexte de fortes tensions, suite aux critiques du gouvernement concernant les projections du COR sur les déficits futurs des retraites. Malgré les assurances de l’entourage de la Première ministre affirmant que ce départ n’est pas une sanction, plusieurs syndicats expriment un avis divergent.
Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO, estime que le président du COR «paie ses interventions et commentaires lors de la mise en œuvre de la réforme des retraites». De son côté, Denis Gravouil de la CGT qualifie ce départ de «scandale démocratique», y voyant le signe que le gouvernement «fait le vide de toutes les voix qui ne vont pas dans son sens». Ces réactions syndicales soulignent la perception d’une éviction liée à l’indépendance de parole de Pierre-Louis Bras.
Cependant, le travail de Pierre-Louis Bras à la tête du COR est salué par d’autres organisations. La CFDT a mis en avant la «pédagogie» du COR, une qualité qui, selon elle, a fait défaut au débat sur la récente réforme. L’Unsa a également rendu hommage à Pierre-Louis Bras, soulignant que sous sa direction, le COR est devenu «une instance incontournable». Le syndicat a d’ailleurs affirmé sa vigilance pour que le COR «reste un acteur autonome et indépendant» à l’avenir.
Inspecteur général des affaires sociales, Pierre-Louis Bras avait été nommé président du COR en 2015. Diplômé de HEC et ancien élève de l’ENA, il avait précédemment officié au sein du cabinet de Martine Aubry à la fin des années 1990. Son départ marque la fin d’une période significative pour le Conseil d’orientation des retraites, dont le rôle et l’autonomie sont désormais au centre des préoccupations syndicales.