Paris-metro-attack
Un individu, initialement identifié comme un Malien sous OQTF et suspecté d'une agression au couteau dans le métro parisien le 26 décembre, est en réalité de nationalité française. Cette révélation met en lumière de graves dysfonctionnements administratifs. Il avait été naturalisé en 2018 sans que les services judiciaires n'en aient connaissance. L'affaire relance le débat sur la gestion de l'immigration.

L’affaire de l’agression au couteau survenue dans le métro parisien le 26 décembre dernier prend un tour inattendu. Le suspect, initialement présenté comme un ressortissant malien sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), s’est avéré être de nationalité française. Une découverte qui soulève de sérieuses questions sur les défaillances du système administratif français.

Les enquêteurs ont mis la main sur un passeport français au domicile du jeune homme de 25 ans à Sarcelles (Val-d’Oise). Selon les informations, il aurait été naturalisé en 2018, dès l’âge de 18 ans. Ce détail crucial n’avait jamais été signalé par l’individu lors de ses démêlés précédents avec la justice française, qui incluent des délits tels que le vol aggravé et des violences sexuelles.

Laurent Nuñez, ministre de l’Intérieur, a reconnu un « dysfonctionnement » administratif majeur. L’homme, né à Bamako (Mali), est Français par filiation, son père l’ayant reconnu à l’âge de 9 ans. Un certificat de nationalité lui a été délivré en 2012, suivi d’un passeport et d’une carte nationale d’identité à ses 18 ans. Ces informations n’étaient cependant pas connues des services qui l’ont traité comme un étranger en situation irrégulière, le plaçant même en centre de rétention administrative avec une procédure d’éloignement.

Cette série d’erreurs met en lumière une possible incapacité de l’administration à croiser efficacement ses fichiers et à assurer un suivi cohérent des individus. L’agresseur, dont la garde à vue a été levée pour raisons psychiatriques, n’a jamais mentionné sa nationalité française durant ses interpellations, procédures judiciaires ou séjours en prison et en centre de rétention. L’affaire relance le débat sur la fiabilité des systèmes de gestion et de communication entre les différentes institutions françaises face à l’immigration.