
L’idée d’une adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne dès 2027, évoquée par les États-Unis dans le cadre de leurs plans de paix, a suscité une certaine surprise et un scepticisme marqué à Bruxelles. Cette proposition inattendue pourrait cependant relancer un processus d’adhésion qui semble actuellement au point mort. Jusqu’à présent, la Commission européenne, par la voix de sa présidente Ursula von der Leyen, envisageait une intégration de l’Ukraine à l’horizon 2030, une date déjà considérée comme ambitieuse.
L’Ukraine a officiellement déposé sa candidature à l’UE peu après l’invasion russe en février 2022. Elle a obtenu le statut de candidat en juin 2022 et les négociations d’adhésion ont été formellement ouvertes en décembre 2023. Malgré un travail technique important déjà accompli, le processus est freiné par le veto de la Hongrie. Budapest s’oppose à l’ouverture des premiers chapitres de négociations, invoquant des préoccupations concernant la sécurité européenne, l’économie et les marchés du travail, et estimant que l’adhésion de l’Ukraine «détruirait les agriculteurs hongrois» et mettrait en péril la sécurité alimentaire et la stabilité du pays.
Pour Washington, l’intégration de Kiev à l’UE est perçue comme un élément clé des garanties de sécurité. Un plan de paix révisé, soumis par des responsables ukrainiens et européens à Washington, inclurait d’ailleurs une clause stipulant que l’Ukraine devrait devenir membre de l’Union européenne d’ici le 1er janvier 2027. Ce calendrier rapide remettrait en question l’approche habituelle de l’UE basée sur le mérite et nécessiterait une refonte du processus d’élargissement, notamment en ce qui concerne l’accès aux fonds de l’UE et les droits de vote. Le soutien des États-Unis à ce plan pourrait exercer une pression significative sur la Hongrie pour qu’elle lève son veto.
Bien que certains experts estiment qu’il y a une «probabilité de zéro pour cent» que l’Ukraine devienne un État membre à part entière de l’UE d’ici le 1er janvier 2027, cet engagement pourrait dynamiser la candidature de l’Ukraine et inciter les décideurs à innover et accélérer le processus. La Commission européenne a d’ailleurs déclaré que l’Ukraine pourrait rejoindre l’UE avant 2030 si elle maintenait le rythme et la qualité de ses réformes. Le chemin de l’adhésion reste complexe et dépendra de la capacité de l’Ukraine à poursuivre ses réformes et à surmonter les obstacles politiques.






