
Des tensions grandissantes secouent la Syrie après l’attaque meurtrière d’une mosquée alaouite, provoquant des manifestations massives et des affrontements. Au moins trois personnes ont perdu la vie le dimanche 28 décembre lors de la dispersion de rassemblements dans plusieurs villes, notamment à Lattaquié et Homs. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a rapporté que les forces de l’ordre ont tiré sur la foule, un bilan confirmé par des sources médicales et l’agence officielle SANA, qui fait état de « trois morts et 60 blessés ».
Les autorités syriennes ont déclaré avoir « maîtrisé la situation », accusant des partisans de l’ancien président Bachar Al-Assad d’avoir attaqué les forces de sécurité. Cependant, des témoins et des correspondants de l’AFP ont constaté des tirs en l’air par la police pour disperser les manifestants. Ces événements surviennent après un attentat à la mosquée de Wadi Al-Dahab, à Homs, qui a fait huit morts vendredi dernier. L’attaque a été revendiquée par Saraya Ansar Al-Sounna, un groupuscule extrémiste sunnite, qui a promis de continuer à cibler les « infidèles et les apostats ».
La communauté alaouite, une branche de l’islam chiite dont est issu Bachar Al-Assad, est la cible d’attaques répétées depuis la prise du pouvoir par une coalition islamiste à Damas fin 2024. Le dignitaire Ghazal Ghazal, président du Conseil islamique alaouite, a appelé à la fin des violences et à un « fédéralisme politique », dénonçant le terrorisme et réclamant le droit de décider de leur destin. Ces manifestations font écho à celles de mars, où des massacres sur le littoral avaient fait plus de 1 700 morts, majoritairement alaouites, et à des rassemblements similaires fin novembre dénonçant les violences.








