
Berlin, autrefois saluée comme la capitale mondiale de la fête, connaît un phénomène alarmant de « Clubsterben » (« mort des clubs »), avec la fermeture successive de nombreuses boîtes de nuit emblématiques. Le SchwuZ, plus ancien club LGBT+ d’Allemagne avec 48 ans d’existence, a récemment baissé le rideau, n’étant que le dernier d’une longue liste incluant le Cookies, le King Kong Klub, le Naherholung Sternchen, le Rosi’s, le Griessmuehle, le Mensch Meier, le Re:mise, et le Watergate.
Cette tendance s’est accélérée ces dernières années, particulièrement depuis la pandémie de Covid-19. Les causes sont multiples et complexes : une baisse de la fréquentation, une hausse des prix, notamment de l’immobilier et des coûts d’exploitation (loyers, énergie, inflation), ainsi que des changements dans les habitudes de la jeune génération.
Selon la Clubcommission de Berlin, qui représente plus de 100 établissements, près de la moitié de ses membres envisageaient de fermer leurs portes en 2025. Le SchwuZ, par exemple, faisait face à un déficit mensuel moyen de 50 000 euros. Des clubs comme le Watergate ont également mis en avant l’inflation, la crise énergétique et les loyers élevés comme raisons de leur fermeture. Wilde Renate, un autre club mythique, fermera fin 2025 à cause d’un bail non renouvelé et d’une augmentation significative des loyers.
Le déclin de la scène nocturne berlinoise est également attribué à l’évolution des comportements des jeunes, la Gen Z, qui consomment moins d’alcool et privilégient des modes de vie plus sains, réduisant ainsi leur assiduité aux soirées. La Clubcommission plaide pour des mesures de soutien et une réglementation des loyers commerciaux pour les lieux culturels afin de préserver ce patrimoine unique.






