
La reconnaissance officielle du Somaliland par Israël, annoncée vendredi, a provoqué une vive condamnation de la part de la Somalie, qui dénonce une « attaque délibérée contre sa souveraineté ».
Le bureau du premier ministre somalien, Hamza Abdi Barre, a averti que cette décision exacerbe « les tensions politiques et sécuritaires dans la Corne de l’Afrique, la mer Rouge et le golfe d’Aden, le Moyen-Orient et la région au sens large ». Le Somaliland, un territoire autonome de la taille de la Tunisie, a déclaré unilatéralement son indépendance en 1991 après l’effondrement du régime militaire de Siad Barre en Somalie.
Jusqu’à présent, cette république autoproclamée, dotée de sa propre monnaie, armée et police, n’était reconnue par aucun pays. Sa position stratégique à l’entrée du détroit de Bab Al-Mandeb, sur une route commerciale mondiale majeure, en fait un acteur clé.
Des analystes suggèrent que ce rapprochement pourrait offrir à Israël un moyen de sécuriser son accès à la mer Rouge et de renforcer sa lutte contre les rebelles houthistes au Yémen. L’annonce a déclenché une vague de condamnations régionales, notamment de Djibouti, de l’Égypte et de la Turquie, qui a dénoncé une « ingérence manifeste » et une « politique expansionniste » d’Israël.
L’Union africaine a également exprimé son inquiétude, craignant un « dangereux précédent aux conséquences considérables pour la paix et la stabilité sur l’ensemble du continent ». Interrogé sur une éventuelle reconnaissance américaine, le président Donald Trump s’est montré évasif, déclarant : « Nous allons étudier ça. »
Le ministère des affaires étrangères de l’Autorité palestinienne a également manifesté son inquiétude, craignant que le Somaliland ne devienne une destination pour l’expulsion de représentants palestiniens. En réponse, la Somalie a réaffirmé son soutien « indéfectible » aux droits du peuple palestinien, rejetant catégoriquement l’occupation et les déplacements forcés.
À Hargeisa, la capitale du Somaliland, des centaines de personnes ont célébré cette reconnaissance dans les rues. Le président du Somaliland, Abdirahman Mohamed Abdullahi, a qualifié ce jour de « grand jour pour le peuple et la République du Somaliland ». Benyamin Nétanyahou a évoqué une « belle opportunité » de partenariat dans les domaines économique et agricole. Une déclaration conjointe a été signée, et le Somaliland a exprimé son intention de rejoindre les Accords d’Abraham. Le ministre des affaires étrangères israélien, Gideon Saar, a annoncé l’établissement de « relations diplomatiques complètes », avec l’ouverture prochaine d’ambassades et une invitation au président du Somaliland en Israël.







