
La Knesset, le Parlement israélien, a voté un amendement prolongeant jusqu’à fin 2027 l’interdiction de diffusion des médias étrangers jugés « portant atteinte à la sécurité de l’État ». Cette décision renforce une législation adoptée en avril 2024, en pleine guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.
La loi initiale visait particulièrement la chaîne qatarie Al-Jazira, qualifiée d’« organe de propagande » par les autorités israéliennes. Accusée d’avoir « participé activement » à l’attaque du 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit à Gaza, la chaîne avait déjà vu ses bureaux fermés.
Initialement, la législation était limitée à la durée de l’état d’urgence déclaré au début des hostilités. Cependant, l’amendement récemment voté par 22 voix contre 10 permet de maintenir ces restrictions jusqu’au 31 décembre 2027, même en l’absence d’état d’urgence.
Selon la nouvelle disposition, si le Premier ministre, sur la base d’« avis professionnels », estime qu’un média compromet la sécurité nationale, le ministre de la Communication peut ordonner la suspension des diffusions, la fermeture des bureaux, la saisie du matériel et le blocage du site Internet. Les organismes de sécurité doivent être consultés, mais un seul avis favorable suffit pour autoriser une fermeture, sans nécessiter de validation judiciaire.
Le ministre de la Communication, Shlomo Karhi, a salué ce vote, affirmant que les « chaînes terroristes sont hors jeu ». En revanche, l’homme politique palestinien Mustafa Barghouti a dénoncé une mesure « injuste » et une « politique de musellement » des médias.
Cette prolongation intervient alors qu’Israël a reculé de 11 places dans le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF), se situant désormais au 112e rang sur 180 pays. Par ailleurs, le gouvernement a également voté la fermeture de la station de radio militaire Galei Tsahal, malgré l’opposition de la conseillère juridique du gouvernement.






