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Le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, envisage de suspendre ou révoquer un maire de Dordogne pour des propos antisémites. Bernard Bazinet, maire d'Augignac, avait commenté "La France est trop youpine" sur Facebook, déclenchant une vive polémique et son exclusion du PS. Des sanctions judiciaires sont également prévues.

Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, envisage des sanctions sévères, allant de la suspension à la révocation, à l’encontre d’un maire de Dordogne ayant proféré des propos antisémites. Le ministère a confirmé cette information, initialement révélée par Libération, soulignant la gravité des déclarations de Bernard Bazinet, maire d’Augignac. M. Nuñez a fermement condamné ces propos, estimant que l’élu ne possède plus l’autorité morale nécessaire pour exercer ses fonctions. Une rencontre est prévue entre la préfète de la Dordogne et le maire pour lui signifier la gravité de ses actes.

Les faits remontent au 4 décembre, lorsque le maire d’Augignac a commenté sur Facebook : « Oui au boycott ! La France est trop youpine pour boycotter ! », sous une publication de Libération concernant la participation d’Israël à l’Eurovision. Bernard Bazinet, ancien membre du Parti socialiste (PS), a reconnu que son commentaire a « complètement dépassé (sa) pensée » et qu’il n’avait pas « forcément conscience que le terme avait des relents antisémites ». Il a expliqué avoir réagi sous le coup de l’émotion face à des reportages sur la Palestine.

Les conséquences de ses propos sont déjà palpables. Le maire est convoqué en janvier pour injure publique à caractère raciste et devra s’acquitter d’une amende de 500 euros. Le Parti socialiste a d’ores et déjà exclu l’élu le 9 décembre, insistant sur le fait que « l’antisémitisme est un mal odieux » et qu’aucune tolérance n’est acceptable. Cette affaire a suscité de vives réactions au sein de la sphère politique, rappelant l’importance des valeurs républicaines et la responsabilité des élus.

Selon le code général des collectivités territoriales, une suspension de maire peut durer jusqu’à un mois et est prononcée par arrêté ministériel. La révocation, quant à elle, entraîne une inéligibilité d’un an. La procédure engagée contre M. Bazinet démontre une volonté de fermeté de la part des autorités face aux discours de haine, et souligne la nécessité de prévenir de tels agissements au sein des institutions publiques.