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Le marché de l'art en 2025 a été « bicéphale », oscillant entre un premier semestre difficile marqué par des baisses de ventes et des fermetures de galeries, et un second semestre porteur de signes de renouveau, notamment grâce aux ventes d'œuvres d'exception et à la digitalisation.

L’année 2025 s’est révélée « bicéphale » pour le marché de l’art, selon Thomas Seydoux, conseiller en art moderne. En effet, l’ambiance a radicalement changé entre les deux semestres. Le début de l’année 2025 a été marqué par une baisse significative des ventes aux enchères, avec un plongeon de 8,8 % selon le rapport Artnet. Cette période difficile a vu au moins 14 galeries fermer leurs portes en 2025, et 85 % des enseignes françaises se déclaraient inquiètes pour l’avenir, d’après un baromètre du Comité professionnel des galeries d’art (CPGA) publié en juillet. Même les géants du secteur, comme la puissante galerie Pace, ont réduit la voilure en fermant leur antenne de Hongkong. Lors de la foire Art Basel en juin, les transactions semblaient faibles, la majorité des ventes ayant été conclues avant le vernissage.

Cette contraction du marché, qualifiée de « gueule de bois » par certains experts, est une conséquence d’années d’euphorie. La valeur totale des ventes d’art a chuté de 12 % en 2024, atteignant son niveau le plus bas depuis 2016. Aucune grande région n’a été épargnée par cette tendance baissière, avec un recul de près de 9 % aux États-Unis et une chute de plus de 30 % en Chine. En Europe, les grandes maisons de vente aux enchères ont dû revoir leurs ambitions à la baisse.

Cependant, le marché de l’art se segmente, et les œuvres d’exception, valorisées à plus de 5 millions de dollars, continuent de susciter une compétition féroce, atteignant des sommets aux enchères. Ce segment semble épargné par la crise, les collectionneurs privilégiant les valeurs établies et les investissements sûrs. Les ventes privées ont également pris de l’importance, offrant discrétion et flexibilité.

Malgré les inquiétudes, des signes encourageants émergent. La digitalisation et l’essor des plateformes immersives transforment le marché, attirant de nouveaux collectionneurs, notamment plus jeunes et connectés. Les ventes en ligne représentent désormais près de 25 % des transactions, un chiffre inédit. Les foires internationales conservent leur attractivité, et l’innovation, la diversification des formats (art numérique, NFT) sont des atouts majeurs. Le marché de l’art, bien que contrasté, conserve une solidité étonnante après le pic exceptionnel de 2023.