Mercosur-EU-agreement
L'Italie, menée par Giorgia Meloni, s'aligne sur la France en jugeant « prématurée » la signature de l'accord UE-Mercosur. Cette opposition pourrait créer une minorité de blocage, reportant le vote et forçant de nouvelles négociations pour protéger le secteur agricole européen.

L’Italie, par la voix de sa Première ministre Giorgia Meloni, a exprimé son opposition à la signature de l’accord de libre-échange entre l’Union Européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), jugée « prématurée ». Cette prise de position inattendue aligne Rome sur la France, menaçant de bloquer le vote prévu en fin de semaine. La Commission Européenne espérait signer cet accord tant décrié avec les quatre nations sud-américaines le samedi 20 décembre.

Le ralliement de l’Italie à l’opposition, qui inclut déjà la France, la Hongrie et la Pologne, pourrait créer une « minorité de blocage » au Conseil de l’UE. Pour qu’une minorité de blocage soit constituée, au moins quatre États membres représentant plus de 35 % de la population européenne sont nécessaires. Avec le poids combiné de ces pays, cette minorité pourrait empêcher l’approbation du texte. Une telle situation isolerait les partisans de l’accord, notamment l’Allemagne et l’Espagne.

Concrètement, l’approbation d’un accord de libre-échange au sein de l’UE nécessite un vote à la majorité qualifiée au Conseil de l’Union européenne. Si une minorité de blocage est atteinte, la Commission Européenne pourrait choisir d’éviter tout vote pour ne pas risquer un rejet formel de l’accord. Cela pourrait entraîner une reprise des négociations entre le Mercosur et l’UE afin de trouver un compromis satisfaisant toutes les parties. Giorgia Meloni a souligné que son opposition ne visait pas à bloquer l’accord définitivement, mais à s’assurer de garanties adéquates pour le secteur agricole italien.

L’accord, en négociation depuis plus de vingt ans, vise à créer la plus grande zone de libre-échange au monde. Il permettrait à l’UE d’exporter davantage de véhicules, de machines, de vins et de spiritueux vers l’Amérique latine, tout en facilitant l’importation de produits sud-américains comme le bœuf, le sucre ou le soja en Europe. Les craintes concernent principalement la concurrence déloyale pour les agriculteurs européens face à des produits qui pourraient ne pas respecter les mêmes normes environnementales et sanitaires.