salary-increase
Le gouvernement a annoncé une revalorisation du SMIC de 1,18% au 1er janvier, sans coup de pouce supplémentaire, portant le salaire minimum à 1 823,03 euros brut par mois. Les syndicats sont déçus et critiquent une décision qui n'améliore pas suffisamment le pouvoir d'achat des travailleurs face à l'inflation. Cette hausse mécanique suit les recommandations des experts, malgré l'inquiétude grandissante concernant les travailleurs précaires. Le dernier coup de pouce remonte à 2012.

Le gouvernement a annoncé une revalorisation du SMIC de 1,18% au 1er janvier, confirmant l’absence de coup de pouce additionnel au-delà de l’ajustement mécanique. Cette décision, communiquée le vendredi 12 décembre lors de la Commission nationale de la négociation collective, de l’emploi et de la formation professionnelle, portera le salaire minimum à 1 823,03 euros brut par mois, soit 12,02 euros brut de l’heure. Pour un salarié à temps plein, cela représente un gain net d’environ 17 euros par mois.

Cette augmentation mécanique est calculée en fonction de l’inflation constatée pour les 20% des ménages les plus modestes (0,6% entre novembre 2024 et novembre 2025) et de la moitié du gain de pouvoir d’achat du salaire horaire de base des ouvriers et des employés. Le ministère du Travail a souligné que le SMIC est revalorisé pour « garantir le pouvoir d’achat des salariés concernés et soutenir le développement économique national ».

Le groupe d’experts sur le SMIC avait déjà recommandé fin novembre de ne pas accorder de coup de pouce supplémentaire, estimant qu’une hausse autour de 1,4% serait suffisante, soit au-dessus de l’inflation attendue (proche de 1%). Cette recommandation s’appuyait sur le ralentissement du marché du travail, le niveau déjà élevé du SMIC par rapport au salaire médian et le coût important des exonérations de charges patronales sur les bas salaires.

Les syndicats ont exprimé leur déception face à cette décision. Fabien Guimbretière de la CFDT a regretté l’absence de coup de pouce, rappelant que le pouvoir d’achat reste la « première préoccupation des Français ». La CGT, quant à elle, a déploré que le gouvernement « enlise les travailleurs et travailleuses dans la précarité », réclamant un SMIC à 2 000 euros brut et l’indexation des salaires sur les prix. La CFTC a également regretté l’absence de coup de pouce depuis de nombreuses années, soulignant l’augmentation du nombre de travailleurs pauvres et affirmant qu’une revalorisation de 5% serait « socialement utile et économiquement largement soutenable ».

Au 1er novembre 2024, environ 2,2 millions de salariés du secteur privé étaient rémunérés au SMIC, représentant 12,4% des effectifs. Le dernier coup de pouce gouvernemental au SMIC remonte à juillet 2012, après l’éélection de François Hollande.