
Le vote du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) a mis en lumière des tensions profondes au sein de la droite française, notamment entre Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau. Alors que le président des Républicains, Bruno Retailleau, avait fermement appelé à ne pas voter un « budget de gauche » qu’il qualifiait de « hold-up fiscal », 18 députés Droite républicaine (DR) ont voté en faveur du texte.
Cette discorde intervient après que le PLFSS, qui inclut la suspension de la réforme des retraites, a été adopté de justesse à l’Assemblée nationale avec seulement 13 voix d’avance. La position des 18 députés LR a été cruciale pour le gouvernement, permettant au Premier ministre Sébastien Lecornu d’obtenir une victoire politique sans recourir au 49.3. La suspension de la réforme des retraites, revendication des socialistes, fait partie des compromis ayant mené à l’adoption du budget.
Bruno Retailleau a exprimé son embarras et a persisté à dire que ce budget n’était « pas bon pour la France » et qu’il ne préparait « en rien l’avenir ». Il avait dénoncé un « hold-up social » concernant les retraites et un « hold-up démocratique » estimant que le pays n’avait jamais été aussi à droite alors que la politique menée était à gauche. Malgré l’appel de Retailleau à l’abstention ou au vote contre, Laurent Wauquiez, président du groupe LR à l’Assemblée, s’est abstenu, ainsi que 27 autres députés du groupe.
Ces divergences mettent en évidence une fracture idéologique et stratégique chez Les Républicains, révélant une guerre des chefs sous-jacente entre les ambitions de Laurent Wauquiez et la ligne plus conservatrice de Bruno Retailleau. Le vote du budget de la Sécurité sociale cristallise ces divisions, avec des observateurs qui se demandent si les électeurs de droite auront la mémoire courte ou longue face à ces choix politiques.






