Un photographe de 64 ans, bien connu à Pauillac, en Gironde, a été mis en examen et placé en détention provisoire. L’homme est accusé d’avoir créé et diffusé des images pédopornographiques, certaines générées par intelligence artificielle à partir de photographies réelles de mineurs. Cette affaire, qualifiée de «pourrie» par une habitante, a semé la consternation dans la commune.
L’enquête a débuté suite à un signalement international concernant le partage de contenus pédopornographiques. Les investigations menées par l’Unité nationale cyber (UNC) ont permis de localiser les téléchargements et échanges de fichiers au studio photo du suspect, un ancien comptable reconverti dans la photographie. Il intervenait régulièrement lors d’événements locaux tels que mariages, kermesses et animations scolaires, principalement en Gironde et dans l’agglomération bordelaise.
Lors de son interpellation le 24 novembre, un volume important de matériel numérique a été saisi. L’exploitation de ce dernier a révélé plusieurs milliers de fichiers pédopornographiques. Le mode opératoire est particulièrement choquant : le suspect aurait utilisé des clichés qu’il avait lui-même pris, pour ensuite les détourner avec un logiciel d’intelligence artificielle, créant des montages où les personnes apparaissaient dénudées.
À Pauillac, la nouvelle a provoqué une onde de choc. David Bonnassies, gérant d’un salon de thé voisin du studio, exprime son étonnement : «On le connaît depuis un an parce que son studio est dans la même rue que nous. Quand on a appris ça, on était extrêmement choqués, on ne s’y attendait pas.» Le maire de Pauillac, Florent Fatin, souligne que «C’est quelqu’un qui avait gagné la confiance de tout le monde. Il était le photographe officiel de tous les arbres de Noël du Médoc.» La commune est sous le choc, d’autant que le photographe était également trésorier de l’association des commerçants et artisans de Pauillac.
L’enquête se poursuit pour déterminer l’ampleur exacte des victimes et le nombre de photos détournées. Le parquet de Bordeaux a requis l’ouverture d’une information judiciaire. Il s’agirait de la première affaire de ce type en France, impliquant l’utilisation de l’IA pour créer de tels contenus. Sur le compte Facebook du studio photo, un message laconique annonce la «Fermeture définitive de la boutique» depuis le 30 novembre.
