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Le Rassemblement National s'apprête à voter contre le budget de la Sécurité sociale, espérant déstabiliser le gouvernement et provoquer des élections législatives anticipées. Une stratégie risquée pour la majorité.

Le Rassemblement National (RN) devrait se prononcer officiellement ce mardi sur le vote du projet de loi de finances de la Sécurité sociale. Cependant, les déclarations des élus nationalistes suggèrent que la décision de voter contre le texte est déjà prise. Un proche de Marine Le Pen a même affirmé, avec une pointe d’humour, qu’un « énorme miracle » serait nécessaire pour que le parti vote différemment. Le RN entend ainsi user de tout son poids politique pour faire échouer ce texte, dans l’espoir de fragiliser le gouvernement et d’obtenir des élections législatives anticipées, une demande formulée par Marine Le Pen et Jordan Bardella depuis la rentrée.

Cette stratégie de déstabilisation s’inscrit dans un contexte où le parti nationaliste cherche à maximiser son influence. Les débats budgétaires actuels sont considérés comme un moment décisif. Si la partie recettes du budget de la Sécurité sociale a été adoptée vendredi dernier, notamment en raison de nombreuses absences parmi les députés RN, la situation pourrait être différente pour le vote sur les dépenses et l’ensemble du texte. Le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a d’ailleurs alerté sur les risques de « crise politique, économique et sociale » en cas de rejet du PLFSS. Un tel rejet pourrait entraîner un déficit de la Sécurité sociale atteignant 30 milliards d’euros en 2026, contre 23 milliards prévus en 2025.

Le Rassemblement National, malgré les critiques sur son programme économique et social, mise sur cette opposition pour renforcer sa position électorale. Des sondages récents indiquent qu’en cas de législatives anticipées, le RN et ses alliés obtiendraient la majorité des suffrages, devançant l’union de la gauche et le camp présidentiel. Cette perspective motive le parti à maintenir la pression sur le gouvernement, espérant ainsi provoquer une dissolution de l’Assemblée nationale et concrétiser son ambition d’accéder au pouvoir avec une majorité absolue. La tension est palpable à l’approche du vote crucial à l’Assemblée.