Pour revitaliser le dialogue social en entreprise, le cabinet AlterNego, spécialisé dans le conseil aux entreprises, préconise une meilleure compréhension des attentes de toutes les parties prenantes. Une étude menée en avril auprès de 4 290 personnes (représentants du personnel, direction et salariés) a permis de mettre en lumière les perceptions et attentes divergentes.
Le premier constat de l’étude révèle un large consensus sur les finalités du dialogue social : 81 % des répondants estiment qu’il sert à défendre les droits des salariés et 71 % qu’il facilite l’accompagnement des transformations. Cependant, cette harmonie s’estompe sur d’autres aspects. Par exemple, seulement 32 % des membres de la direction voient le dialogue social comme un canal privilégié de transmission d’informations, contre 65 % des représentants du personnel et 47 % des salariés sans mandat. Cet écart s’explique par les multiples canaux de communication dont dispose la direction, comme les lignes managériales ou les messageries électroniques.
Plus inquiétant encore, seuls 37 % des personnes interrogées jugent que les accords issus du dialogue social répondent à leurs besoins. Jean-François Poupard, directeur de l’expertise dialogue social et qualité de vie et conditions de travail chez AlterNego, souligne que les accords sur les rémunérations, bien qu’intéressant une majorité, sont trop rares et jugés insuffisants par les salariés. En revanche, les entreprises se concentrent davantage sur des problématiques comme le handicap ou la mobilité professionnelle, qui concernent un public plus restreint.
Cette analyse met en évidence la nécessité de repenser les thèmes des négociations pour les aligner davantage sur les préoccupations des salariés et ainsi insuffler un nouveau dynamisme au dialogue social. Comprendre les attentes des salariés est un levier indispensable pour un dialogue social efficace, en leur donnant la possibilité d’être acteurs des transformations de l’entreprise.
