
Une commission vaticane chargée d’étudier la possibilité d’ordonner des femmes diacres a émis un avis majoritairement défavorable, selon un document récemment rendu public. Créée en 2020 par le pape François, la commission, dirigée par le cardinal Giuseppe Petrocchi, avait pour mission d’examiner le rôle des femmes au sein d’une Église traditionnellement dirigée par des hommes.
Les travaux de la commission, bien que tenus à huis clos, ont été partiellement révélés par une lettre du cardinal Petrocchi. En juillet 2022, la commission a voté à 7 contre 1 une motion « excluant la possibilité » d’autoriser les femmes à devenir diacres, tout en précisant qu’il ne s’agissait pas d’une « décision définitive », contrairement à la prêtrise. Le document souligne que « le statu quo concernant la recherche historique et l’enquête théologique […] exclut la possibilité d’avancer dans le sens de l’admission des femmes au diaconat compris comme un degré du sacrement de l’ordre ».
Lors de sa dernière session en février 2025, la commission s’est divisée à parts égales (cinq voix pour, cinq voix contre) sur la question de la masculinité des personnes recevant les ordres sacrés comme élément crucial de l’enseignement de l’Église. Le cardinal Petrocchi appelle à la prudence et à des études complémentaires face à ce débat « intense ».
Les opposants au diaconat féminin arguent que, dans la tradition catholique, un ministre ordonné doit être un homme, en référence aux douze apôtres et au Christ. Pour eux, « la masculinité du Christ […] fait partie intégrante de l’identité sacramentelle ». À l’inverse, les partisans de l’ordination des femmes estiment que ces arguments ne tiennent plus, soulignant l’égalité homme-femme et l’incertitude quant à l’exclusion totale des femmes parmi les premiers disciples du Christ. Le débat autour des femmes diacres de l’Antiquité, et de leur éventuelle ordination, demeure également un point de discorde entre théologiens et historiens.
L’association « Conférence pour l’ordination des femmes » s’est dite « consternée par le refus du Vatican d’ouvrir ses portes aux femmes, ne serait-ce que de les entrouvrir », exprimant son scepticisme face à la nécessité d’« une étude plus approfondie ».






