
Israël a mené de nouveaux bombardements au sud du Liban jeudi après-midi, ciblant des sites qu’elle attribue au Hezbollah. Cette action intervient au lendemain des premières discussions directes en plusieurs décennies entre des représentants des deux nations. L’armée israélienne accuse le Hezbollah de se réarmer, enfreignant ainsi la trêve.
Le président libanais, Joseph Aoun, a qualifié les réactions à la réunion de la veille de « positives » et a annoncé la reprise des pourparlers le 19 décembre. Son objectif est d’éloigner le spectre d’une deuxième guerre au Liban, soulignant qu’il n’y a « pas d’autre option que la négociation ».
Avant les frappes, l’armée israélienne avait appelé les habitants de plusieurs villages à évacuer. Les bombardements ont touché quatre localités, occasionnant fumée et maisons en ruines. À Jbaa, Yassir Madir, un responsable local, a affirmé que seules des populations civiles résidaient dans la zone ciblée. Il a déploré que les propriétaires de l’immeuble visé n’aient pas eu le temps de récupérer leurs biens, et a décrit l’onde de choc ayant brisé toutes les fenêtres dans un rayon de 300 mètres.
De son côté, l’armée israélienne a déclaré avoir « frappé plusieurs lieux de stockage d’armes appartenant au Hezbollah », qu’elle a situés « au cœur de la population civile », dénonçant le « cynisme » du mouvement islamiste. Elle avait préalablement averti les riverains de Jbaa et Mahrouna de s’éloigner de 300 mètres de deux bâtiments, annonçant ensuite d’autres bombardements sur des « infrastructures militaires » dans d’autres villages du sud.
Ces événements surviennent après une rencontre entre des civils libanais et israéliens, sous l’égide de l’organisme de surveillance du cessez-le-feu établi après la guerre de 2024. Jusqu’à présent, ces réunions impliquaient principalement des militaires. Cette rencontre marque un tournant diplomatique significatif entre les deux pays. Un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a affirmé l’engagement de la France à maintenir ce cadre pour favoriser la désescalade.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, tout en reconnaissant une « atmosphère positive » lors des discussions, a réaffirmé que le désarmement du Hezbollah reste une exigence « incontournable ». Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a précisé que ces réunions visent la cessation des hostilités et le retrait total israélien du Liban, soulignant que les relations économiques ne peuvent précéder la paix. La situation reste donc extrêmement tendue, avec une vigilance accrue de la communauté internationale.






