
Un rapport indépendant du Pentagone, publié le jeudi 4 décembre, met en lumière l’utilisation par le ministre de la Défense américain, Pete Hegseth, de l’application de messagerie Signal pour discuter de frappes militaires au Yémen. Cette pratique aurait mis en danger les troupes américaines, selon l’organe d’inspection générale du Pentagone. L’affaire ajoute une pression considérable sur Pete Hegseth, déjà critiqué pour son rôle dans des frappes controversées dans les Caraïbes.
Le rapport souligne que l’utilisation d’un téléphone portable personnel pour des affaires officielles et l’envoi d’informations non publiques via Signal « fait encourir le risque de compromettre des informations sensibles, ce qui pourrait nuire au personnel du ministère de la défense et aux objectifs de mission ». Les enquêteurs ont conclu que si les rebelles houthistes avaient eu accès à ces détails, ils auraient pu « contrer les forces américaines ou déplacer leurs troupes et leur matériel afin d’éviter les frappes ».
L’affaire avait éclaté en mars avec des révélations du magazine The Atlantic, dont le rédacteur en chef avait été ajouté par mégarde à une boucle de discussion Signal. Pete Hegseth y aurait dévoilé l’heure de frappes au Yémen et des informations sur les équipements militaires quelques heures avant leur exécution. Signal, bien que chiffré, n’est pas une plateforme autorisée pour de telles communications gouvernementales sensibles.
Le ministre a également été au cœur d’une controverse concernant des frappes sur des bateaux supposément impliqués dans le trafic de drogue dans les Caraïbes. Des interrogations persistent quant à la légalité de ces opérations, qui auraient causé la mort de plus de 80 personnes. Malgré les critiques, Pete Hegseth a qualifié les conclusions du rapport d’« exonération totale », affirmant qu’aucune information classifiée n’avait été partagée et que l’affaire était « close ».
Cependant, le rapport de l’inspection générale insiste sur le fait que, même si le ministre a l’autorité de déclassifier des informations, ses actions ont « créé un risque pour la sécurité opérationnelle » et auraient pu « conduire à faire du mal aux pilotes et à un échec des objectifs de la mission ». Les frappes américaines au Yémen contre les houthistes ont cessé en mai 2025, à la suite d’un accord de cessez-le-feu négocié par Oman.






