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Le Sénat a adopté la partie « recettes » du budget 2026, après l'avoir remaniée et supprimé des milliards d'euros de hausses de prélèvements. Les déficits s'annoncent en hausse.

Le Sénat a largement adopté jeudi la partie « recettes » du projet de budget de l’État pour 2026. Cette adoption fait suite à un important remaniement par rapport à la proposition initiale du gouvernement, avec notamment la suppression de plusieurs milliards d’euros de hausses de prélèvements. La Chambre haute, dominée par la droite et ses alliés centristes, a validé ce volet par 198 voix contre 105, affirmant ainsi la robustesse de sa majorité. Cette dernière entend désormais identifier des économies supplémentaires dans la partie consacrée aux dépenses.

David Amiel, ministre délégué aux comptes publics, a salué ce vote, soulignant qu’il permettait de poursuivre l’examen du budget. Il a averti qu’en l’absence de budget, le pays serait confronté à une « explosion des déficits ». Alors que les députés débattent du budget de la Sécurité sociale, les sénateurs se concentrent maintenant sur la section des dépenses du budget de l’État, avec un vote final prévu pour le 15 décembre.

Le maintien de l’objectif d’un déficit à 4,7 % du PIB en 2026 (contre 5,4 % en 2025) s’annonce complexe. Les votes lors de l’examen de la première partie du projet de loi de finances (PLF) ont, selon le gouvernement, dégradé le solde financier de 7,7 milliards d’euros, portant le déficit provisoire à 5,1 % du PIB.

La droite sénatoriale défend son choix de privilégier les baisses de dépenses par rapport aux hausses de fiscalité. Albéric de Montgolfier, sénateur Les Républicains, a qualifié le budget gouvernemental de « mauvais budget », lui reprochant de privilégier « la facilité, celle d’une hausse de la fiscalité plutôt que des économies structurelles ». Le Sénat s’est notamment opposé à la surtaxe des grandes entreprises, qui devait rapporter 4 milliards d’euros, et a considérablement réduit l’impact de la taxe sur les holdings patrimoniales.

L’ensemble de la gauche a voté contre ce volet « recettes » remanié, tandis que la droite, les centristes et le groupe macroniste ont voté pour. Le groupe des Indépendants s’est abstenu, estimant que les baisses de fiscalité n’allaient « pas assez loin ». Ce vote marque une étape dans un marathon budgétaire dont l’issue reste incertaine avant la fin de l’année.