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Le Parlement européen et les États membres ont validé un plan de soutien à la filière viticole, touchée par le changement climatique et la baisse de consommation. Flexibilité pour l'arrachage de vignes et développement du vin sans alcool sont au programme pour relancer le secteur.

Le Parlement européen et les Vingt-Sept ont officialisé, ce jeudi 4 décembre, un plan de soutien global destiné à la filière viticole en difficulté. Cet accord historique entre les eurodéputés et les États membres de l’Union européenne (UE) va permettre l’entrée en vigueur prochaine de mesures cruciales pour le secteur.

Ce plan, initié par la Commission européenne fin mars, vise à répondre aux défis majeurs rencontrés par les vignerons : le dérèglement climatique, la diminution de la consommation d’alcool en Europe et les tensions commerciales avec les États-Unis, notamment via les droits de douane. Pour éviter une surproduction et maintenir l’équilibre du marché, l’UE octroiera plus de flexibilité aux États concernant les opérations d’arrachage de vignes. Esther Herranz Garcia, eurodéputée espagnole et rapporteuse du texte, a souligné que ces outils permettront au secteur de « faire face à la profonde crise qu’il traverse », incluant le financement de mesures de crise par des fonds européens.

Face aux impératifs climatiques, l’UE augmentera également le plafond des aides européennes, passant de 50 % à 80 % des montants investis pour l’adaptation des vignobles. Bruxelles s’engage par ailleurs à accompagner les nouvelles tendances de consommation en favorisant le développement du vin sans alcool grâce à un étiquetage standardisé. La mention « sans alcool » avec « 0,0 % » sera réservée aux produits dont la teneur en alcool est inférieure à 0,05 % en volume. Les vins avec une teneur réduite en alcool (au moins 30 % de moins que l’original) seront étiquetés « à teneur réduite en alcool ».

L’UE, qui représente 60 % de la production mondiale de vin, encourage aussi l’innovation, comme les produits aromatisés à base de rosé, et renforce son soutien à l’œnotourisme. Selon un récent rapport, la consommation européenne de vin devrait diminuer de 1 % par an, pour atteindre 19,8 litres par personne en 2035, contre 22,3 litres entre 2020 et 2024. Le flou persiste quant aux droits de douane américains, l’UE espérant toujours une exemption.